Le bâtiment craint de perdre 25.000 à 30.000 emplois en 2009

Alors que l'immobilier neuf s'enfonce dans la crise, Didier Ridoret, le président de la Fédération française du bâtiment (FFB), sonne l'alerte. Pour lui, 2009 risque de se traduire par une chute de 6 % de l'activité du secteur par rapport à 2008. Avec, à la clé, la destruction de 25.000 à 30.000 emplois nets sur une filière qui compte 1,2 million de salariés.Le logement neuf, qui génère près d'un quart de l'activité, est gravement affecté par la crise économique. Les mises en chantier de logements ont reculé de 20,6 % entre août et octobre, par rapport à la même période un an plus tôt, et les ventes ont dégringolé de 44 % au troisième trimestre, d'après les dernières statistiques du ministère de l'Écologie. « Sur les neuf premiers mois, les promoteurs immobiliers ont réalisé 64.413 ventes contre 98.735 sur la même période de 2007, une chute vertigineuse », relève Alexandre Mirlicourtois, directeur des études économiques de Xerfi. « Les constructeurs de maisons individuelles ne sont pas mieux lotis, avec 315.000 logements sortis de terre sur les dix premiers mois contre plus de 370.000 il y a un an ».De fait, si la FFB est confiante pour le marché de l'entretien et de l'amélioration du bâtiment (près de la moitié de l'activité de la filière), qui, sous réserve d'une application rapide du Grenelle de l'environnement devrait être quasi stable en 2009, elle craint en revanche l'an prochain un recul de 12,3 % de la construction neuve (logements et bâtiments non résidentiels). Or, prévient la FFB, « si ces chiffres étaient confirmés, l'emploi permanent dans le bâtiment pourrait reculer de 25.000 à 30.000 équivalent temps plein ». La FFB déplore déjà une augmentation de 19,1 % des dépôts de bilan d'entreprises sur les huit premiers mois de 2008.Plan de relanceLes difficultés du secteur ont déjà été prises en compte par le gouvernement avec un plan de rachat à prix décotés de 30.000 logements mis en vente mais dont les travaux n'ont pas été lancés. Mais l'ampleur de la crise va obliger l'État à prendre de nouvelles mesures. Nicolas Sarkozy a indiqué hier que le plan de relance qu'il doit présenter d'ici à dix jours visera à « renforcer le bâtiment ». Donnera-t-il son feu vert à l'élargissement à titre transitoire de l'application de la TVA à 5,5 % dans le logement neuf pour les ménages éligibles au prêt à taux zéro (PTZ) ? une mesure pour l'heure retoquée par Bercy ? Si elle était limitée aux primo-accédants à la propriété, le coût de cette mesure, à laquelle Didier Ridoret se dit « évidemment favorable car elle permettrait d'afficher une baisse des prix », avoisinerait le milliard d'euros. La FFB appelle aussi l'application « dès début 2009 » de l'éco-PTZ, pour favoriser la rénovation énergétique des logements.Autre doléance, la FFB appelle les pouvoirs publics à « assurer un retour à la normale pour l'assurance-crédit », le nombre d'entreprises contraintes de régler leurs achats au comptant ne cessant de croître. La FFB demande aussi des accords dérogatoires à la loi sur les délais de paiement car elle craint que si les entreprises seront tenues de payer leurs fournisseurs au plus vite, certains maîtres d'ouvrage publics comme privés ne paieront pas en revanche plus rapidement les travaux réalisés.sophie sanchez
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