La réforme des ports à l'épreuve de la crise

La fin de l'année 2008, particulièrement douloureuse pour le transport de marchandises, n'a pas épargné l'activité portuaire. « En décembre, les ports français ont enregistré des baisses pouvant atteindre 15 % de l'activité fret. À comparer à une chute de 20 % du fret ferroviaire et de 20 % à 25 % du fret aérien, dans toute l'Europe », a précisé hier le secrétaire d'État en charge des transports, Dominique Bussereau, à l'issue d'une rencontre avec les fédérations patronales concernées par la réforme des sept grands ports français.Son message ? Cette baisse de trafic, due à la crise et aux grèves estivales provoquées par la réforme, ne doit pas ralentir la mise en place du texte voté au début de l'été. Sa première application concrète, soit l'adoption des nouveaux conseils de surveillance, a été bouclée avec un mois de retard. « La réforme vise à séparer le régalien du commercial : par exemple, un manutentionnaire ou un armateur ne peut plus siéger au conseil de surveillance. Et ceux qui ont perdu leur place n'ont pas tous appréci頻, explique un observateur. Ces « acteurs » de l'activité portuaire siégeront à l'avenir au sein des conseils de développement portuaires en cours de constitution.Les ports ont, en outre, jusqu'à avril pour adopter chacun leur projet stratégique, à l'issue duquel s'ouvrira une phase de négociation « sociale », avec les entreprises de manutention. Car l'objectif premier reste le « détachement » des personnels de la manutention ? essentiellement des grutiers et des portiqueurs, qui déchargent les bateaux ? vers les opérateurs privés. La réforme concernerait au total près de 2.000 agents portuaires. « Les ports ont deux ans pour mener à bien l'opération. Et l'accord-cadre national, signé le 30 octobre entre le patronat et les partenaires sociaux, doit permettre de passer le cap en évitant de nouvelles grèves », a déclaré Dominique Bussereau. Sans garantie.Plusieurs autorités portuaires estiment qu'un tiers des salariés concernés pourraient faire l'objet de départs volontaires ou de reclassements. De son côté, le secrétaire d'État partira en mission « en avril, en Asie et dans le monde arabe, voire en Russie, afin de faire savoir aux investisseurs et armateurs que les ports français se battent désormais avec les mêmes armes que leurs concurrents ». L'État s'est engagé à doubler l'apport à ce secteur, à hauteur de 174 millions d'euros entre 2009 et 2013, et à accorder 50 millions, sous la forme de crédits à entreprendre, dans le cadre du plan de relance. Marine RelingerLa réforme concernerait au total près de 2.000 agents.
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