Philips hésite à tourner la page de l'électronique

Après Sony et Samsung, c'est au tour de Philips de présenter son lot de sombres nouvelles dans l'électronique. Le géant néerlandais a dévoilé hier sa première perte depuis 2003, de 186 millions d'euros contre un bénéfice net de 4,1 milliards un an plus tôt. Invoquant « le retournement brutal » de l'économie mondiale et des marchés financiers ainsi que le fort recul de la demande, le PDG, Gerard Kleisterlee, a également annoncé la suppression de 6.000 emplois sur 121.000 dans le monde, en plus des 3.000 signalées en décembre. Pour préserver sa trésorerie en ces temps difficiles, le groupe a aussi arrêté son programme de rachat d'actions.Toutefois, l'essentiel de cette perte provient des activités dont Philips a commencé à se désengager mais n'est pas encore totalement sorti. Le premier fabricant européen d'électronique a en effet déprécié de 1,3 milliard d'euros la valeur de ses participations dans NXP, son ex-filiale de semi-conducteurs dont il conserve 19,8 %, dans LG Display, sa coentreprise avec le sud-coréen LG dans les dalles LCD (pour écrans plats) dont il ne détient plus que 19,9 %, et deux autres plus petites sociétés (Toppoly, Pace Micro Technology). Philips se voit conforté dans sa décision stratégique de quitter ces secteurs qui représentaient encore 18 % et 17 % de son activité en 2000 et de se recentrer sur l'électronique grand public, le matériel médical et l'éclairage.Pour autant, tout ne va pas pour le mieux dans les principaux métiers de Philips. Le chiffre d'affaires du groupe a reculé de 3 % à 26,3 milliards d'euros. Le bénéfice d'exploitation a été presque divisé par six, à 317 millions d'euros, reflétant des frais de restructuration, la baisse de la valeur de son activité de diodes électroluminescentes (Lumileds) dans un contexte économique incertain, mais surtout le repli de ses résultats dans l'électronique et l'éclairage.licence et cessionsSeule la division santé (imagerie, réanimation, etc.), qui génère 29 % du chiffre d'affaires contre 8 % il y a huit ans, a amélioré ses résultats, « une excellente performance » saluée par le PDG. Elle devrait probablement dépasser cette année la branche électronique en termes de chiffre d'affaires. Cette dernière, qui pèse encore 42 % de l'activité, a vu ses ventes s'effondrer de 24 % en fin d'année. Ses ventes de téléviseurs ont chuté de 36 % au quatrième trimestre et cette seule activité a fini l'année en déficit de 413 millions. De quoi alimenter la rumeur d'un abandon de Philips dans le segment des télévisions, que l'on prédit en recul de 18 % cette année. Le groupe a déjà annoncé en avril son retrait du marché américain : il a conclu un accord de licence avec le japonais Funai qui fabriquera et commercialisera, sous la marque Philips, télévisions et produits audio-vidéo pour l'Amérique du Nord. Philips est en passe de céder ses activités de moniteurs pour PC et de signalisation numérique via un accord de licence au hong-kongais TPV Technology. Le groupe annonce des nouveautés pour les mois à venir, tant dans les télévisions haut de gamme que dans le petit électroménager, la sévérité du retournement pourrait l'amener à accélérer sa réflexion stratégique sur le sort de cette branche. nLe chiffre d'affaires du groupe a reculé de 3 %, le bénéfice d'exploitation a été divisé par six.
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