BNP Paribas joue la transparence pour rassurer les marchés

Le flegme des dirigeants de BNP Paribas n'avait jusqu'ici pas rassuré les marchés. Depuis l'annonce, le 16 décembre, de pertes importantes de sa banque d'investissement, le groupe bancaire français avait déjà perdu, jusqu'à vendredi dernier, 37,5 % de sa valeur en Bourse. à ce rythme, la capitalisation boursière de la banque risquait d'être réduite comme peau de chagrin à l'heure de la publication de ses résultats annuels prévus le 19 février. à l'instar de sa rivale Société Générale il y a quelques jours, la banque dirigée par Baudouin Prot a donc cédé aux pressions des marchés en mettant un terme à ce suspens anxiogène. BNP paribas a confirmé hier qu'elle dégagerait en 2008 un bénéfice annuel de l'ordre de 3 milliards d'euros, ce qui correspond à une baisse de 61,5 % par rapport à 2007. Ce montant qui circulait dans la presse est sensiblement inférieur aux attentes des analystes qui tablaient sur un résultat proche de 4 milliards d'euros (« La Tribune » du 20 janvier).méforme conjoncturellePour les rassurer, le groupe précise que sa méforme est conjoncturelle car elle est due « à des mouvements exceptionnellement violents sur les marchés de capitaux » et à une hausse du coût du risque qui ont affecté sa division de banque d'investissement (CIB). Ce pôle devrait afficher un résultat trimestriel avant impôts négatif de l'ordre de 2 milliards d'euros, et près de 600 millions d'euros avant impôts de dépréciations du portefeuille de participations. Pour le reste du groupe, par déduction, « les autres activités affichent aussi des performances décevantes sur le quatrième trimestre 2008 puisqu'elles auraient dégagé un total de 600 millions d'euros seulement. Cela laisse augurer une remontée des provisions et des risques dans tous les pôles », observe un analyste.parmi les dix premiersLes bénéfices de BNP Paribas la placent toutefois parmi les dix premiers groupes bancaires mondiaux, rappelle Baudouin Prot dans un document interne adressé aux salariés du groupe. C'est sans doute, aussi et surtout, une seconde concession faite par la banque aux investisseurs qui les a rendus moins sévères. Alors qu'elle assurait être suffisamment capitalisée, BNP Paribas a annoncé hier qu'elle participerait à la seconde tranche de soutien aux banques françaises en émettant l'équivalent de 5,1 milliards d'euros d'actions de préférence sans droit de vote. Cette opération lui permettra de faire passer ses fonds propres durs de 7,5 % à 8 % pro forma. Ce niveau rapproche la banque du plancher des nouveaux standards du secteur. Les préoccupations des investisseurs ainsi reconnues par BNP Paribas, son titre s'est envolé, clôturant en hausse de 16,93 % à la Bourse de Paris. Mais la banque, qui profitait aussi de l'euphorie ambiante (les valeurs bancaires étaient dans le vert en Europe), n'est peut-être pas au bout de ses peines. Si elle n'a pas exclu le versement d'un dividende, les marchés veulent maintenant en connaître la probabilité et le montant. n
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