À l'origine de l'exposition « le Petit Dessein », il y a un projet commun. Une association entre le musée du Louvre et les éditions Futuropolis pour que des auteurs de bande dessinée donnent leur vision de la vénérable institution. Trois volumes sont déjà parus. Sept sont encore programmés, dont celui d'Yslaire. « Lorsqu'on nous a offert carte blanche, explique-t-il, nous avons tous eu la même réaction : l'offre est intéressante mais il faut trouver une bonne idée. »Or, les idées fourmillent. Pas étonnant lorsqu'on connaît les auteurs conviés, parmi les plus audacieux du moment. Marc-Antoine Mathieu par exemple. Le mur de l'exposition qui lui est consacré affiche des « noir et blanc » saisissants qui nous plongent dans un univers kafkaïen dévorant mais non dénué d'humour (comme l'annonce déjà l'anagramme du titre : « Les sous-sols du Révolu »). « J'ai voulu capter l'atmosphère du Louvre, ce lieu où je me rends pour travailler depuis dix-huit ans et qui continue à m'émerveiller », souligne l'artiste.travail sans papierLa cimaise dédiée à Éric Liberge confronte ses dessins méticuleusement ouvragés aux story-boards initiaux, arrachés à grands coups de crayonnés brouillons et énergiques. Pour Yslaire, pas de papier, mais trois écrans plats. Depuis quelques années, le créateur de « Sambre » travaille exclusivement à l'aide de l'informatique. « Lorsque j'aborde un dessin, je suis comme un aveugle. Ma canne blanche, c'est ma palette graphique », se plaît-il à dire. Les séquences vidéo qu'il propose dévoilent un fascinant processus de création. D'abord de vagues esquisses, puis des traits plus affirmés, l'encrage, la mise en couleur? Et c'est la bande dessinée qui prend vie devant nos yeux.De l'exposition, une déception émerge tout de même : sa taille, bien trop petite. On en voudrait plus. Mais c'est le sort habituellement réservé à l'art d'aujourd'hui au Louvre. Se pose alors la vraie question. Que font les musées d'art moderne et contemporain ? Olivier Le Floc'h « Le petit dessein » au Louvre jusqu'au 13 avril. Renseignements : 01 40 20 53 17 www.louvre.f

latribune.fr

07 Févr 2009, 1:34

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