Lord Malloch-Brown, un Onusien au service du G20

Des cernes creusés et une voix légèrement éraillée trahissent la fatigue. Dans moins d'une semaine, Mark Malloch-Brown, secrétaire d'État britannique, aura achevé son marathon diplomatique. En deux mois, l'homme chargé de préparer les négociations sur le G20 s'est rendu dans douze pays, parcourant la planète du Brésil à la Chine.Mais le diplomate de carrière, qui a été chef de cabinet de Kofi Annan et brièvement vice-secrétaire général des Nations unies, estime que ses efforts portent désormais leurs fruits. « Je crois que le G20 peut être un succès, confie-t-il à « La Tribune ». Il y a déjà un plan très détaillé et très négocié sur la table, et les chefs d'État n'ont plus qu'à faire le dernier pas. »Recruté par Gordon Brown en 2007 comme secrétaire d'État en charge de l'Afrique, de l'Asie et des Nations unies, cet architecte des « objectifs du millénaire » (visant à la réduction de la pauvreté) a apporté au leader britannique sa grande connaissance des pays « émergents ». Si Shriti Vadera, une ancienne banquière également secrétaire d'État, ouvre à Gordon Brown le monde de la finance, Mark Malloch-Brown, 56 ans, lui donne accès aux arcanes des instances internationales, fréquentées pendant sa carrière au haut-commissariat aux Réfugiés, à la Banque mondiale et aux Nations unies. Situés un cran au-dessus des « sherpas », ces deux protégés de Gordon Brown ont patiemment mis en place au cours des dernières semaines une bonne partie des morceaux du puzzle du G20.« augmentation du FMI »Selon lord Malloch-Brown ? il a été ennobli en 2007 ?, deux actions concrètes et chiffrées sortiront de la réunion de Londres le 2 avril. La première est attendue : une forte augmentation, « au moins un doublement », des ressources du FMI. Les États dotés de réserves financières, comme la Chine ou l'Arabie Saoudite, mettront la main à la poche. En échange, ces pays recevront « l'assurance » d'une augmentation de leurs droits de vote dans l'institution, même si les détails des négociations ne seront conclus qu'en 2011. La deuxième mesure, plus récente, concerne un plan d'aide au commerce international (voir ci-dessous).Mais Mark Malloch-Brown estime que l'objectif du G20 va bien au-delà de ces deux réformes chiffrées, et couvrira aussi la régulation financière (capital des banques, supervision, hedge funds, paradis fiscaux, etc.) et le soutien aux pays les plus pauvres. « Les décisions dans leur ensemble devront paraître suffisamment importantes par rapport à l'ampleur de la crise. Ces deux derniers mois, on a vu sortir beaucoup de chiffres comportant de nombreux zéros mais qui n'ont pas toujours suffi à retourner les marchés. L'objectif est de surprendre avec la cohérence de notre approche. Il s'agit de montrer un plan précis d'action. » Voilà pour la recette. Reste aux chefs d'État et de gouvernement qu'à la mettre en pratique et de conclure? n
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