Fortis se prépare à une nouvelle assemblée historique

L'épilogue du feuilleton Fortis-BNP Paribas est pour bientôt. Demain, exactement, où les actionnaires de Fortis Holding sont appelés à nouveau à se prononcer sur le démantèlement de leur groupe et la cession de Fortis Banque Belgique à sa concurrente française. Ils avaient rejeté l'opération une première fois le 11 février, d'où la renégociation de l'accord scellé en octobre entre Fortis Holding, l'État belge et BNP Paribas. Samedi, dans le quotidien belge « L'Écho », l'administrateur délégué du holding, Karel de Boeck, semblait relativement sûr de lui : « Je pense qu'on penche clairement pour un ?oui? même sans connaître la position de Ping An », plus important actionnaire avec 4,8 %. Si tel était le cas, BNP Paribas deviendrait alors propriétaire de 75 % de Fortis Banque et de 25 % de Fortis Assurance Belgique. Dimanche, l'assureur chinois a pourtant officiellement annoncé qu'il voterait non, affaiblissant ainsi les propos tenus par l'administrateur délégué, car même avec une participation limitée, son poids ne sera pas négligeable lors de l'AG où l'ensemble des actionnaires ne seront pas représentés.offre alternativeLa semaine dernière, les cabinets Modrikamen et Deminor, plus actifs partisans du « stand alone », autrement dit la reconstitution d'un groupe de bancassurance belge autour de Fortis Holding, dont ils représentent une partie des actionnaires, ont tenté l'impossible pour favoriser une offre alternative. Ils ont présenté un scénario détaillé démontrant la viabilité de leur option. « Cela permettrait de limiter la casse pour l'actionnaire » en visant, « sous deux ans, un cours de Bourse de 6 à 8 euros par action contre 2,5 à 3 euros, dans l'hypothèse où Fortis Holding deviendrait un pur assureur », a déclaré l'avocat Mischaël Modrikamen.Pourtant, nul ne peut plus ignorer aujourd'hui que le gouvernement belge, propriétaire de 90 % de Fortis Banque depuis octobre, ne veut pas d'un rachat de cette entité par le holding. Pour la première fois la semaine dernière, le patron de Fortis Holding a admis qu'un scénario alternatif à la reprise par BNP Paribas avait été élaboré « fin décembre, début janvier » puis abandonné à la demande du gouvernement. Par ailleurs, la publication lundi dernier d'« une lettre ouverte », signée par diverses personnalités et « appelant à un sursaut » pour le maintien de Fortis Banque dans le giron belge, a fait chou blanc.Cependant, le vote reste imprévisible tant le capital de Fortis Holding est dispersé. Le 11 février, le « non » n'était passé qu'à 0,26 % des suffrages exprimés, soit 0,05 % du capital. Cette fois-ci, 600 millions d'actions ont été déposées (sur plus de 2 milliards de titres) et les organisateurs attendent 3.000 personnes au palais des expositions de Gand. Chaque vote sera donc déterminant et le suspense est à son comble.
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