« Notre méthodologie n'aboutit pas à une notation homogène des pays développés »

Avec la crise, votre système de notation a-t-il évolué ?La crise actuelle a mis en lumière un certain nombre de risques, notamment en matière de gouvernance d'entreprise. La valorisation des pratiques favorisant le long-termisme est donc encore plus d'actualité. Dans cette optique, nous regardons comment les enjeux de responsabilité sociale des entreprises (RSE) sont intégrés au fonctionnement du conseil d'administration (formation, nomination d'un administrateur spécialisé sur ces questions?). Il nous faut être aussi davantage attentif à l'efficacité des systèmes d'identification des risques. En ce qui concerne la rémunération des dirigeants, elle devrait constituer un instrument de convergence entre les intérêts de ces derniers et ceux des actionnaires sur le long terme. Mais c'est sur ce critère que la transparence reste la plus faible.L'ISR s'est étendu récemment aux obligations souveraines. Comment établissez-vous la notation d'un État ?Nous évaluons chaque pays dans trois domaines : la protection environnementale, la protection sociale et la solidarité et enfin la responsabilité institutionnelle. Pour cela, nous prenons en compte la ratification des conventions internationales et nous mesurons, grâce à une série d'indicateurs, leur degré d'application. La majorité de nos critères s'applique à tous les États. Néanmoins, nous avons également des indicateurs adaptés à certaines réalités géographiques et économiques. Par exemple, l'indicateur de lutte contre la malaria est appliqué aux pays à risque. Notre référentiel n'aboutit pas pour autant à une notation homogène pour les pays développés. Il existe de vraies divergences. Les États-Unis ont ainsi une mauvaise notation en « responsabilité institutionnelle » du fait de la non-ratification de plusieurs conventions internationales relatives au respect et à la promotion des droits humains.Les États les plus pauvres ont-ils les plus mauvaises notes ?Ce n'est pas toujours le cas. Notre système de notation reflète non seulement la performance du pays sur un indicateur mais aussi l'évolution de ce dernier dans le temps. Prendre en compte cette dimension de tendance favorise certains pays émergents ayant fait de réels progrès ces dernières années, notamment dans le domaine social. Par ailleurs, sur le plan environnemental, les États les plus avancés économiquement sont souvent pénalisés du fait de la faible maîtrise de leurs impacts environnementaux. Propos recueillis par L. G.
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