L'automobile dope la consommation

cONJONCTURESans progresser au même niveau que ces dernières années, proche de 2 % en rythme annuel, la consommation des ménages offre encore quelques signes de résistance, en grande partie grâce à la bonne tenue des ventes d'automobiles. Soutenues par la prime à la casse gouvernementale, celles-ci ont poursuivi en avril leur progression observée depuis janvier, affichant une hausse de 3,7 % par rapport au mois précédent, selon l'Insee. Tirant quasiment à elles seules les dépenses des ménages en produits manufacturés en hausse de 0,7 % en avril, le dynamisme des ventes d'automobiles masque une réalité moins heureuse. En effet, hors véhicules, les dépenses n'ont augmenté que de 0,1 % entre mars et avril, rappelant que le débat sur le pouvoir d'achat restait prégnant. « Le problème avec ce type de mesure, c'est qu'il crée une distorsion des arbitrages des ménages : ce qui est dépensé en automobile n'est plus disponible pour être dépensé ailleurs, indique Alexander Law, économiste chez Xerfi. Le cas de l'équipement du logement est, à cet égard, édifiant. Certes, les achats ont progressé de 0,8 % en volume en avril, mais cette hausse intervient après deux mois de baisse. Surtout, le glissement annuel reste maussade à ? 1,1 %, en raison notamment de la paralysie du marché immobilier. » Cette vitalité relative de la consommation est-elle durable ? Détérioration de l'emploiLa plupart des économistes excluent cette hypothèse. « Certes, à partir du deuxième trimestre, certains ménages vont commencer à bénéficier de mesures de soutien au revenu et à la consommation plus directes que la prime à la casse, comme l'exonération de l'impôt sur le revenu et la prime RSA. Ces dispositifs devraient contribuer à soutenir et à rééquilibrer un peu la consommation vers d'autres types de biens. Toutefois, compte tenu de la forte détérioration sur le marché du travail attendue au cours des prochains mois, la consommation ne devrait progresser que faiblement cette année », anticipe Frédérique Cerisier chez BNP Paribas. Fabien Piliuhors véhicules, les dépenses n'ont augmenté que de 0,1 % entre mars et avril.
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