Pas de bonus pour le clergé

chronique des marchésIl n'y a pas que les grands patrons qui ont dû se résoudre à baisser leurs salaires, crise financière oblige. C'est aussi le cas des prêtres. Des prêtres irlandais, en l'occurrence. Dans une récente interview à la radio irlandaise RTE, Willie Walsh, l'évêque de Killaloe, le deuxième plus important diocèse d'Irlande, a déclaré que ses 120 prêtres devraient accepter cette année des diminutions de salaires comprises entre 8 % et 12 %.Pourquoi ? Parce que le diocèse a joué en Bourse et a perdu ! Au point que ses comptes accusent une perte de 300.000 euros. Persuadé d'investir dans un « havre de paix », selon ses propres mots, Willie Walsh plaçait en toute bonne foi les dons de ses paroissiens dans les actions du secteur bancaire. C'était compter sans la crise financière qui s'est déclenchée à l'automne de 2008, avec la faillite de la mythique banque américaine Lehman Brothers. Dans le sillage de ce dépôt de bilan, le gouvernement irlandais a été contraint de nationaliser Anglo Irish Bank et d'injecter 7 milliards d'euros dans Bank of Ireland et Allied Irish Banks. Des difficultés qui ont provoqué un effondrement des cours de Bourse. L'indice Isef des banques irlandaises a dévissé de 90 % depuis son pic de février 2007. Conséquence pour le diocèse de Killaloe, une chute de 7 millions d'euros de la valeur de ses actifs financiers, qui ne pèsent plus que 2 millions. Or, l'Église, comme les entreprises, a des investissements à financer. De l'ordre de 1 million d'euros, bon an mal an. Le sacrifice salarial des prêtres permettra au diocèse d'économiser 200.000 euros. Willie Walsh reste philosophe : « Nous survivrons de toute façon. L'Église est bien autre chose qu'une histoire d'argent. » Il faudra en convaincre les paroissiens : eux aussi seront mis à contribution pour redresser les finances du diocèse ! Christine Lejouxl'évêque irlandais Willie Walsh plaçait en toute bonne foi les dons de ses paroissiens dans les actions du secteur bancaire : il a perdu !
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