Seconde vie pour Second Life

Second Life existe encore. Même si le soufflé semble être retombé deux ans après un emballement spectaculaire. Le succès des sites communautaires, tels Facebook et autres MySpace, a éclipsé Second Life, mais ne l?a pas tué. « Nous enregistrons toujours une forte croissance », proclame ainsi Mark Kingdon, le nouveau PDG de Second Life, que « La Tribune » a rencontré la semaine dernière lors de son passage à Paris.Second Life, c?est ce monde virtuel en 3D, accessible via un logiciel spécifique. L?internaute crée son personnage, un avatar, et s?y promène, fait des rencontres et même des achats. À cheval entre le jeu vidéo en réseau et le site communautaire, ce monde virtuel permet de jouer « à faire comme si ». Lieu de rencontres, il permet de dialoguer avec les autres avatars. Lieu de découverte, il permet d?assister à un meeting politique organisé, et même d?y poser des questions. Le QG de campagne de Nicolas Sarkozy avait saisi cette possibilité en 2007. Second Life est aussi un lieu de transactions commerciales avec une monnaie locale : le linden dollar, qui se convertit à raison de 270 lindens pour un dollar. Certains internautes y ont vu une opportunité pour gagner de l?argent. Plus sérieusement, des marques comme Adidas ou L?Oréal y ont ouvert (sur leur budget marketing) des boutiques virtuelles. Car des internautes sont prêts à payer pour chausser leurs avatars des dernières chaussures de sport à la mode?! « Vous n?imaginez pas à quel point les internautes s?approprient leur personnage, s?extasie Mark Kingdon. Le total de ces micro-achats virtuels représente un million de dollars (des vrais, cette fois) de transactions par jour sur le site. « Soit 60 % de plus en un an », affirme le patron de Second Life.15 millions d?inscritsEn tout, 60.000 activités ont été répertoriées. Mais, contrairement au site d?enchères en ligne Ebay, difficile d?en vivre. Seulement 1.500 internautes gagnent plus de 1.000 dollars par mois. En revanche, Linden Lab, la société qui héberge le site, assure être bénéficiaire, rien qu?en vendant ou en louant les terres du monde virtuel aux internautes et aux entreprises. « Nous avons plus de 500.000 visiteurs actifs par mois et 15 millions d?inscrits, se félicite Mark Kingdon. Les habitants y passent en moyenne plus d?une heure. » Un bilan à relativiser? Au mois de mars dernier, au moment où Philip Rosedale, le fondateur de Second Life, a cédé son fauteuil, le site comptait 518.000 visiteurs actifs. Autre point faible de cet univers virtuel, sa densité. « Nous avons atteint un record de 73.000 visiteurs présents simultanément à 14 heures, heure américaine, dimanche 19 octobre », explique Mark Kingdon. Sauf que la taille de Second Life équivaut à celle de Mexico, censée compter 20 millions d?habitants.Si Philip Rosedale, toujours président, se consacre au développement technologique, Mark Kingdon a pour mission de donner un second souffle et du chiffre d?affaires à Second Life. Celui qui a fait ses classes chez PricewaterhouseCoopers va s?atteler à séduire les entreprises, en les convainquant d?acheter ou de louer des espaces privatifs. « Moi-même, je passe entre deux et quatre heures par jour sur le site en réunion. C?est un espace formidable pour faire des conférences téléphoniques, échanger et partager des documents. Nous tablons sur 22 milliards de minutes utilisées sur Second Life dans les douze prochains mois », prévient-il. Autre cible : les professions libérales et les indépendants, comme les professeurs ou les thérapeutes, qui peuvent profiter de ce monde virtuel pour délivrer un vrai service à distance, à un tarif que ne serait pas virtuel.Second Life peut être un bon outil pour délivrer à distance un service à un tarif qui n?est pas virtuel.
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