Le plan de sauvetage des banques se révèle lucratif

L'installation hier, du comité de suivi du « dispositif de financement de l'économie française », ou autrement dit du plan de sauvetage des banques, a donné l'occasion à Christine Lagarde de faire un premier bilan du système mis en place à l'automne dernier. Objectif affiché : combattre les idées reçues. Non seulement le dispositif qui s'articule autour de la Société de financement de l'économie française (Sfef) et de la Société de prise de participations de l'État (SPPE) ne coûte pour l'instant rien à l'État, mais il lui aura déjà rapporté 380 millions d'euros à la fin du mois. Une somme qui correspond aux intérêts versés par les banques au titre des fonds qu'elles empruntent auprès de la Sfef. À ce jour, les treize banques (y compris les filiales bancaires des deux principaux constructeurs automobiles hexagonaux) qui ont bénéficié des 23 milliards d'euros de prêts accordés par la Sfef ont bénéficié d'un taux moyen de 4 %.Deuxième volet du plan, la SPPE a déjà permis aux six principaux groupes bancaires français de se recapitaliser à hauteur de 10,5 milliards d'euros en décembre. De quoi renforcer leur ratio de fonds propres rapportés aux encours de crédit de 0,5 point. Et apporter une rémunération substantielle à l'État : 8,2 %. Fin 2009, l'État recevra d'ailleurs 850 millions d'euros au titre de la rémunération des titres supersubordonnés (titres subordonnés à durée indéterminée) émis par les banques et souscrits par la SPPE. Une deuxième tranche de 10,5 milliards est maintenant proposée aux banques. Elles ont jusqu'au 31 août 2009 pour dire si elles souhaitent à nouveau renforcer leurs fonds propres par ce mécanisme. Et en dépit de la réserve officiellement affichée par certains, « tous les établissements se réservent la possibilité de participer à la deuxième tranche », affirme Christine Lagarde. La répartition de cette nouvelle enveloppe serait la même que celle de décembre.seule limite : le prixLa nouveauté est que les banques ont désormais le choix entre l'émission de TSS et l'émission d'actions de préférence. Elles pourront en outre transformer les TSS émis en décembre en actions de préférence. De quoi améliorer sensiblement le ratio de fonds propres « durs ». Seule limite à l'exercice : son prix. Pour BNP Paribas qui a indiqué son souhait d'émettre 5,1 milliards d'euros d'actions de préférence (tout en remboursant simultanément les 2,5 milliards d'euros de TSS émis en décembre), le coût pourrait avoisiner 13 % à 14 %, indiquent plusieurs analystes. La part de l'État dans le capital de BNP Paribas monterait alors à 20 % (à cours de Bourse constant). Si les autres groupes bancaires n'ont pas encore fait leur choix, dans certains cas l'émission d'actions de préférence à la faveur des analystes. « Compte tenu des inquiétudes sur le capital des caisses d'épargne, je serais rassuré si elles optaient pour l'émission d'actions de préférence, ce qui renforcerait leur core tier one », indique l'un deux.
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