La confiance des patrons chute partout dans le monde

L'an dernier, les patrons réunis à Davos avaient du mal à croire à l'arrivée de la crise. Certes, les organisateurs de l'édition 2008, dont l'objectif affiché était d'« améliorer l'état du monde », entrevoyaient le risque d'une récession aux États-Unis. Tous étaient cependant persuadés que les pays émergents et leurs fonds souverains viendraient sauver l'économie mondiale. Un an plus tard, changement de décor. Non seulement les sauveteurs très attendus ont fait faux bond, mais la crise, qui semblait limitée aux subprimes, s'est étendue à l'ensemble de l'économie mais aussi de la planète, tordant le cou à l'illusoire découplage des pays émergents. Conséquence?: la 39e édition du Forum économique mondial s'est ouverte hier dans le petit village suisse de la région des Grisons dans un climat morose. C'est en tout cas ce que révèle la 12e édition de l'enquête « CEO Survey » réalisée par le cabinet PricewaterhouseCoopers auprès d'un millier de chefs d'entreprise du monde entier?: seuls 21 % des patrons interviewés se déclarent très confiants quant à leur croissance dans l'année à venir, contre 50 % l'an passé. Les Français sont les plus pessimistes du monde, relève l'étude, pointant seulement 5 % de patrons tricolores très confiants, alors qu'ils étaient 28 % l'an dernier. Les patrons ne broient pas totalement du noir, puisque ceux disant avoir peu ou très confiance dans les perspectives de croissance de leurs revenus au cours des 12 prochains mois restent majoritaires (53 % en France, 64 % dans le monde).Climat d'incertitudeMais la crise, en l'espace de seulement trois mois, s'est installée en tête de leurs préoccupations, éclipsant leurs soucis d'hier (coût de l'énergie, rareté des matières premières?). Déboussolés par la vitesse de la dégradation de la conjoncture, en particulier depuis la chute de la banque Lehmann, en septembre 2008, ils doivent naviguer à vue dans un environnement de plus en plus incertain. « Ils ont beaucoup plus de mal à faire des prévisions et la majorité d'entre eux parient sur un retour lent de la croissance, écartant l'hypothèse d'un rebond en V », remarque Bernard Gainnier, associé chez PricewaterhouseCoopers, en charge du développement. Ainsi, ne sont-il que 34 % à être très optimistes quant à leur croissance dans les trois ans à venir, contre 42 % l'an passé. Il leur faut aujourd'hui réinventer le monde de l'après-crise. C'est opportunément le thème du forum de Davos.
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