Les constructeurs chinois plagient sans scrupules

Encore balbutiante, l'industrie automobile chinoise reprend les recettes qui ont naguère réussi aux constructeurs japonais et coréens. À savoir s'inspirer ouvertement des véhicules phares de la concurrence. Mais les Chinois semblent nourrir moins de scrupules et copient carrément leurs rivaux. Dernier exemple emblématique : Geely a fait sensation la semaine dernière au Salon de Shanghai en présentant une limousine de prestige, qui plagie rien de moins que la Rolls-Royce Phantom, avec grande calandre et statuette stylisée dessus en prime? Évidemment, la firme chinoise nie que sa Geely GE soit une copie du modèle britannique. Sans convaincre toutefois la filiale anglaise de BMW, qui a aussitôt annoncé qu'elle envisageait des poursuites judiciaires. Le véhicule chinois n'est certes qu'un concept de salon, mais le constructeur envisage une mise en production, à un prix défiant toute concurrence puisque équivalant à 112.000 euros, soit presque quatre fois moins cher qu'une Rolls !précédentsGeely est loin d'être le seul. Lifan présentait aussi au Salon de Shanghai un modèle dont les lignes ressemblent étrangement à la Mini Cooper. Et les précédents sont légion. Great Will a plagié la Fiat Panda, ce qui lui a valu de longs démêlés avec la marque italienne. Chery a été longtemps aussi en procès avec GM pour sa QQ, qui évoquait étrangement la Chevrolet Matiz de la filiale coréenne du groupe de Detroit. BYD a décalqué les Toyota Aygo et Corolla.L'exemple le plus frappant est cependant celui de Shuanghuan et de son CEO, un 4×4 ressemblant fort au X5 de BMW. Ce dernier a même intenté un procès en septembre 2007 à la société China Automobile qui ? un comble ? prétendait importer ce véhicule outre-Rhin. Un tribunal de Munich a d'ailleurs donné raison à BMW en juin 2008, bannissant le CEO du marché germanique.Les constructeurs étrangers ont, en fait, beaucoup de mal à lutter contre ces copies. Les tribunaux chinois ne leur sont a priori guère favorables. Par ailleurs, multipliant les accords avec des groupes locaux pour fabriquer sur place leurs produits, les étrangers ne tiennent pas forcément à se brouiller avec leurs interlocuteurs, dont ce sont parfois des filiales qui effectuent les plagiats. A.-G. V.
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