3/ Où en est le divorce avec Siemens  ?

La contre-offensive de Siemens est à la hauteur de son dépit. Contrarié depuis des années dans son désir de monter au capital d'Areva, le groupe allemand a surpris en janvier en annonçant vouloir vendre ses 34 % d'Areva NP (la branche réacteurs et services). Puis il s'est empressé de nouer un accord avec le russe Rosatom, grand rival du français, s'affranchissant ainsi de la clause de non-concurrence de huit ans qui le lie à Areva. Si cette alliance reste à préciser, elle va ouvrir au russe de nouveaux marchés, notamment en Europe de l'Est où Siemens est très implanté. Et lui apporter l'expérience de Siemens dans la conduite de projets clés en main et l'exploitation de centrales.Dernière provocation : Siemens a annoncé hier qu'il pourrait être intéressé par la branche transmission et distribution (T&D) d'Areva, qu'Anne Lauvergeon considère comme une pépite. L'annonce s'inscrit plus dans le processus de négociation serré que mènent les deux groupes autour de leur divorce que comme une véritable intention. « On sent bien qu'on ne sera pas le candidat favori », glisse-t-on en interne chez Siemens. D'autant que l'opération soulèverait des problèmes de concurrence car Siemens a repris, en 2004, l'autrichien VA Tech, lequel avait racheté l'activité haute tension de Schneider Electric. « Pas insurmontable », commente-t-on chez Siemens. « En revanche, cette reprise éviterait à Areva de sortir du cash pour racheter notre participation », ajoute-t-on.procédure d'arbitrageLes deux groupes discutent âprement le prix de cette participation, valorisée 2 milliards d'euros. Areva a initié une procédure d'arbitrage auprès de la chambre de commerce internationale pour établir que Siemens a rompu sa clause de non-concurrence. S'il obtenait gain de cause, une décote de 40 % serait de fait appliquée. Siemens, qui garde ses compétences sur une partie des systèmes de contrôle-commande des centrales d'Areva, jette cette coopération dans la balance. « L'avenir de ce partenariat stratégique dépend de l'issue des négociations », indique l'entourage du groupe allemand. Selon le pacte d'actionnaires qui les lie, les deux ex-associés ont trois ans maximum pour organiser cette transaction. Faute d'accord, un recours à l'arbitrage est prévu entre-temps. m.-C. L.
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