Les suppressions de postes se multiplient

C'est le retour des plans sociaux dans l'ensemble de l'industrie, avec la litanie des suppressions d'emplois entreprise par entreprise. Parmi les secteurs les plus touchés, l'industrie automobile française, qui a taillé dans ses effectifs pour s'adapter à la baisse de la consommation. Ainsi, PSA a diminué ses effectifs ouest-européens de 9.775 personnes en un an, dont l'essentiel dans l'Hexagone. Renault a pour sa part supprimé 6.000 postes en Europe. Mille postes seront notamment sacrifiés sur le site normand de Sandouville, sur 3.800 salariés. Mais la décrue des effectifs de l'industrie automobile française ne date pas de la crise financière. Depuis l'an 2000, elle a perdu 45.000 emplois. Soit 14 % des effectifs.Le secteur pharmaceutique s'adapte également à ces temps de crise. À un degré moindre. Sanofi-Aventis a annoncé début octobre la suppression de 927 postes, dont plus de 800 visiteurs médicaux, soit un tiers des effectifs français. Les groupes de taille plus modeste ne sont pas épargnés : le comité d'entreprise des laboratoires Fournier a lancé une procédure de « droit d'alerte » dans le cadre de la cession d'une usine à Fontaine-lès-Dijon, site qui compte actuellement 213 salariés. Dans la chimie, Rhodia annonçait le 8 octobre la suppression de 212 emplois sur son site italien de Ceriano d'ici à la mi-2009. Cette mesure entre dans le cadre d'un plan de réduction de 40 millions d'euros par an d'ici à 2010 pour la branche polyamide du chimiste.Dans le secteur du textile, laminé depuis des années par la concurrence des pays à faible coût de main-d'?uvre, les suppressions d'emplois se succèdent également ces derniers temps. Dim a décidé de supprimer 86 emplois dans son usine d'Autun (Saône-et-Loire) début 2009. L'entreprise de lingerie arrête la production automatisée en grandes séries de lingerie, trop concurrencée par les collections des grandes enseignes spécialisées type H&M. Elle poursuit ainsi la délocalisation de sa production de lingerie en Roumanie. « Mais, indique la marque, Dim conserve 800 emplois de production sur son atelier de collants et mi-bas. » Pour sa part, le fabricant calaisien réputé pour la finesse de ses collections de dentelles, Noyon Dentelles, est quant à lui victime de l'euro fort et de la récession américaine. Il a été placé en redressement judiciaire. Son plan social portera sur 140 de ses 441 emplois.gel des plans d'expansionLes distributeurs ne sont pas épargnés non plus. La crise de la consommation est fatale aux plus fragiles, dont la Camif. Le tribunal de commerce de Niort a prononcé hier la liquidation judiciaire de la société de vente à distance Camif Particuliers, mise à mal par des problèmes de trésorerie depuis cet été. Résultat, 780 salariés majoritairement employés à Chauray, près de Niort, craignent pour leur emploi. Le repli des ventes précipite également la modernisation de certaines enseignes. La Redoute s'astreint à une cure d'amaigrissement face à la poussée de l'e-commerce. Ainsi, 672 postes seront supprimés chez la filiale du groupe PPR. Pour autant, le retournement de la conjoncture n'en est qu'à ses débuts dans les entreprises liées à la grande consommation. Les spécialistes tablent seulement sur un gel des plans d'expansion des enseignes, avant d'éventuelles fermetures de magasins et un moindre recours au personnel intérimaire.C'est aussi le cas pour Air France-KLM, qui a décidé d'appuyer sur la pédale de frein en termes de croissance comprise entre 1 % et 2 % cet hiver et l'été prochain. Avec des conséquences sur l'emploi : une baisse de 1 % de capacités mesurées en sièges kilomètres offerts induit une baisse de 600 à 800 emplois chez Air France. L'hypothèse optimiste tablait selon les documents de travail du CCE du 22 octobre sur une baisse des effectifs de 637 personnes (contre une hausse de 161 en juillet) pour l'exercice en cours et sur une stabilisation des effectifs entre le 31 mars 2008 et le 31 mars 2011 (contre une hausse de 2 % prévue en juillet). Service Entreprise
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