À l'écoute des médecins, le Sénat va revoir la réforme de l'hôpital

La mobilisation des hospitaliers, hier, a fait mouche. Le taux de participation des médecins hospitaliers à la grève (sans compter ceux se déclarant grévistes mais tenus de travailler) a atteint plus de 50 % à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, selon le ministère de la Santé. Les infirmières, aides-soignantes et surtout les médecins, dont certains professeurs éminents peu habitués à battre le pavé, étaient 18.000 à 20.000 à défiler selon la CGT de l'AP-HP (8.000 selon la police). Dans la foulée, une réunion de responsables de la majorité sénatoriale s'est tenue à Matignon avec François Fillon et Roselyne Bachelot, pour trouver un accord sur les modifications au projet de réforme.La balle est en effet dans le camp des sénateurs, auxquels il revient désormais de réécrire en commission des Affaires sociales le projet de loi Bachelot, via des amendements. Cette nouvelle version du texte sera débattue en séance à partir du 11 mai. Les sénateurs ont l'intention de donner, sur plusieurs points, gain de cause aux médecins les plus modérés. « Nous allons proposer de rendre du pouvoir au directoire de l'hôpital [où siègent des médecins], afin qu'il ne soit pas uniquement consultatif, explique Nicolas About, le président de la commission des Affaires sociales, à l'issue de la réunion à Matignon. Le directoire aurait le pouvoir d'élaborer et de délibérer sur le projet médical de l'établissement, alors que dans la version votée à l'Assemblée, il revenait au directeur d'hôpital d'arrêter le projet médical. Quant à la nomination des médecins chefs de pôle, il faudrait qu'elle ait lieu sur proposition de liste du président de la Commission médicale de l'établissement (CME), à charge pour le directeur de trancher. » VolontariatCes amendements auraient reçu l'accueil favorable du chef du gouvernement. Le Sénat devrait également revoir les modalités de regroupements d'hôpitaux au sein des Communautés hospitalières de territoire, pour qu'elles ne se fassent que sur la base du volontariat sans laisser de place à « une décision autoritaire du directeur des Agences régionales de santé (ARS) », poursuit Nicolas About. Quant au conseil de surveillance des hôpitaux, où siégeront les élus locaux, il devrait laisser moins de place aux représentants issus des ARS. Enfin, la disposition permettant une meilleure répartition des médecins sur le territoire, via la création d'une taxe pour les médecins exerçant en zone surdotée et refusant de prêter main-forte en zone sous-dotée, « pourrait ne pas survivre au passage du projet de loi au Sénat ». Véronique Chocro
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.