Le trésor de guerre des géants de la technologie atteint 125 milliards

Le montant fait tourner les têtes. Cent vingt-cinq milliards de dollars. C'est la montagne de trésorerie sur laquelle sont assis les cinq plus grands noms de la technologie américaine?: Apple, Cisco, Google, IBM, et Microsoft. Et chaque trimestre, le magot augmente un peu plus. Malgré la crise, ces ténors parviennent encore à augmenter le montant de leurs réserves disponibles ces derniers mois. Lors du dernier trimestre, après avoir payé ses investissements (760 millions de dollars), IBM a par exemple généré 1,47 milliard de dollars de trésorerie disponible. En un an, le géant Microsoft a, quant à lui, fait rentrer 8 milliards de dollars supplémentaires dans ses caisses. Et pourtant, en un an, son chiffre d'affaires a baissé de 2 milliards de dollars à 58 milliards.Cette capacité à générer du « cash » tient au modèle économique de ces grands groupes de technologies. Même en cas de ralentissement de la croissance du chiffre d'affaires, voire de baisse comme actuellement, la structure de coûts relativement flexible permet d'ajuster les dépenses. Et d'éviter un trop fort dérapage de la marge. À part Intel, qui dispose de plusieurs unités de production pour graver ses microprocesseurs, les autres géants sont des groupes sans usines. Enfin, s'il le faut, une réduction des investissements permet de traverser l'orage sans trop de dégâts.pas besoin de créditsAvec ce matelas, les grands noms de la technologie peuvent donc se montrer relativement confiants face à la crise actuelle. D'abord, parce qu'en cas de coup dur ou de pertes, il sera toujours possible de puiser dans les réserves sans avoir à frapper au guichet des banques. Ensuite, au moment du retour de la croissance, les Google ou autres Apple pourront relancer facilement leurs investissements, là encore sans avoir besoin de crédits. Introduit en Bourse en 1986, Microsoft a attendu cette année pour lancer son premier emprunt obligataire, et encore pour un montant inférieur à ce qu'il avait initialement annoncé.Selon Bloomberg, 80 % des entreprises de technologies présentes dans l'indice S&P 500 n'ont aucune dette, une proportion deux fois plus élevée que celle observée dans tous les autres secteurs. Cette sécurité financière plaît aux investisseurs. Depuis le début de l'année, la composante technologique du S&P 500 a progressé de 37 %, quatre fois plus que l'indice de référence de la Bourse de New York.Le plus difficile pour ces milliardaires?? Savoir comment dépenser leurs dollars. En 2004, alors qu'il dormait sur plus de 60 milliards de dollars de trésorerie, Microsoft avait choisi de distribuer en une fois 32 milliards de dollars à ses actionnaires sous forme de dividende exceptionnel et avait lancé en même temps un programme de rachat d'actions de 30 milliards de dollars. Depuis, sa réserve est remontée à 31 milliards de dollars. Compte tenu de l'incertitude économique et d'une certaine pression politique depuis l'affaire du bonus des banques, les groupes ont levé le pied sur leurs programmes de rachats d'actions.En revanche, les analystes s'attendent à ce que ces grands noms de la technologie américaine se lancent dans les prochains mois dans des acquisitions, une fois l'économie stabilisée. Oracle n'a pas hésité en avril à proposer 7,4 milliards de dollars pour s'emparer de Sun. Les groupes de logiciels ou d'électronique devraient être les premiers à repasser à l'action.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.