L'Élysée renforce les moyens des armées

Les industriels de la défense peuvent se frotter les mains. Sur la prochaine loi de programmation militaire (LPM), qui court sur la période 2009-2014, les forces armées vont en principe disposer d'un carnet de chèques doté de 101,25 milliards d'euros (contre 87,85 milliards d'euros dans le précédent projet de la LPM 2003-2008) pour renouveler leurs équipements militaires. Cette LPM a été construite pour satisfaire les besoins opérationnels des armées (livraisons de matériels) et non plus sur les commandes passées aux industriels, assure-t-on à Paris. Elle sera réactualisée en 2010 pour tenir compte des incertitudes liées à l'exportation de certains matériels (Rafale par exemple) et des difficultés industrielles de certains programmes (A400M). Tout comme le second porte-avions qui dispose dans la LPM d'une clause de revoyure en 2011 ou 2012. Enfin, militaires et industriels auront une visibilité au-delà de 2014 (LPM 2015-2020).double expertiseAu total, les six prochains budgets de la défense, hors pension, devraient s'élever à 184,79 milliards d'euros, dont 3,66 milliards de ressources exceptionnelles dégagées grâce à des cessions immobilières et des fréquences télécoms. Les militaires peuvent-ils déjà craindre des coupes budgétaires dans ce projet de loi ambitieux compte tenu de la crise économique ? « Les ressources sont garanties et cela n'a pas vocation à changer, explique-t-on à Paris. Ces investissements renforceront l'économie française. C'est un engagement ferme et définitif de Nicolas Sarkozy. » Pour valider ce projet de loi, le chef de l'État a sollicité une double expertise, celle de Bercy sur le plan financier et celle de la commission du Livre blanc pour s'assurer de sa cohérence avec les orientations définies dans son document. Ce qui a permis à l'Élysée d'amender le texte du ministère de la Défense.effectifs visésEn contrepartie de cet effort financier pour l'équipement des militaires, les trois armées devront réduire la voilure en terme d'effectifs. Sur la période 2009-2014, 45.888 postes civils et militaires ne seront pas remplacés (7.999 en 2009, 7.926 en 2010, 7.577 en 2011 et 7.462 en 2012, puis en 2013 et en 2014). Initialement prévues dans le projet de loi, les mesures d'accompagnement en ont été sorties et doivent figurer dans un amendement de la loi de Finances. Le ministère de la Défense a souhaité disposer très vite d'un cadre juridique pour faire partir le plus vite possible les personnels désirant quitter l'armée. Il a été aussi décidé sur le plan budgétaire de couper rapidement les crédits à tout ce qui n'est plus jugé prioritaire au sein du ministère.Parmi les articles les plus marquants de la LPM figure la possibilité pour le chimiste poudrier SNPE et le groupe naval DCNS, deux groupes publics, de s'affranchir de certaines lourdeurs pour faire évoluer leur capital ainsi que celui de leurs filiales. Tout comme figure la reprise par l'État d'une filiale de Nexter, Sofred, qui devient une société nationale et dont la mission de reconversion des sites est élargie à l'ensemble du ministère.Au niveau du calendrier, le projet de la LPM, qui a dérapé dans le temps (deux mois de retard) est présenté aujourd'hui en Conseil des ministres. Le 7 novembre, le texte devrait être déposé à l'Assemblée, les députés devant en prendre connaissance à la fin de cette semaine. Il n'est pas sûr que le texte soit examiné en première lecture avant la fin de l'année.
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