Axel Miller tire la sonnette d'alarmedimanche 28 septembre

Pour le dirigeant de Dexia, Axel Miller, et ses collaborateurs, c'est le week-end de tous les dangers. Déjà vendredi, plusieurs centaines de millions d'euros ont été retirés par des clients en Belgique et au Luxembourg. Le lendemain, la banque irlandaise Depfa, la jumelle de Dexia qui fait aussi du financement local, connaît des problèmes de liquidités. La direction de Dexia prend alors conscience qu'il existe des risques de contagion sur la banque. Conseillé depuis plusieurs mois par Goldman Sachs sur sa filiale américaine, le rehausseur de crédit FSA, Axel Miller mandate également JP Morgan. La Caisse des dépôts, qui détient 11,7 % de la banque, prend les devants et fait appel au président de Merrill Lynch, Marc Pandraud, et à ses équipes pour l'épauler ainsi qu'à Philippe Villin, un proche du patron de la Caisse. Pendant toute la journée de dimanche, ils planchent sur une solution de recapitalisation d'urgence et pour savoir de combien de temps la banque dispose. Un conseil d'administration se réunit vers 17 heures au siège de la Caisse des dépôts, rue de Lille, et non chez Dexia. Les administrateurs belges, réunis à Bruxelles, communiquent par téléphone avec leurs homologues français. Le conseil prend acte de la nécessité absolue d'une augmentation de capital. La somme de 7 milliards d'euros est évoquée. Mais très vite, le débat s'anime. La Caisse des dépôts annonce d'emblée qu'elle remettra au pot et qu'elle peut monter au-delà de sa quote-part. C'est l'occasion, pour elle et l'État français, de reprendre la main sur Dexia et d'obtenir une minorité de blocage, fixée dans le droit belge à 25 %. Les actionnaires belges Arcofin, conseillés par Deutsche Bank, Ethias et les communes, épaulés par Lazard, sont sous pression. Ils contrôlent 40 % de Dexia mais n'ont pas les moyens financiers de débourser leur quote-part. C'est alors qu'ils évoquent l'option d'un soutien de l'État. Mais le Premier ministre, Yves Leterme, est en train de régler la nationalisation de Fortis avec l'État néerlandais. Il remet le débat sur l'avenir de Dexia au lendemain. La banque pense disposer de deux ou trois jours pour sceller son avenir.
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