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++BSD ++Balise NePas supprimerBalise système ++BSF ++Avec un chiffre d'affaires en hausse de 40 % entre 2006 et 2007, soit 210 millions d'euros fin 2007 (près de 3 % du marché français), la cosmétique bio aiguise les appétits. Depuis trois ans, la croissance demeure la règle. Avec des hausses de plus de 20 % encore en 2008, nombre de producteurs se montrent optimistes pour 2009. Les prévisions laissent espérer des ventes en forte progression?: le secteur pourrait représenter, en 2010, entre 500 millions et 1,5 milliard d'euros, estime-t-on selon les sources. Car les PME pionnières ont été rejointes par les grands acteurs du secteur de la cosmétique?: les grands noms du marché de la beauté, les réseaux de vente spécialisés comme Marionnaud, Sephora ou Yves Rocher, qui ont lancé leur gamme bio, et enfin la grande distribution, à l'image de Carrefour.« Après avoir été méprisée, la cosmétique bio connaît une explosion », confirme Bernard Chevilliat, qui a présidé jusqu'en 2008 l'organisation interprofessionnelle française Cosmébio, mais l'a quittée pour se consacrer à sa marque Melvita. « Ce secteur est tiré par la demande, les consommateurs veulent se rassurer jusqu'à la peau », explique Pierre Cabane, PDG de la PME Kibio. Ce dernier explique encore cette envolée par l'arrivée des grands de la cosmétique sur ce segment, « qui vont y consacrer d'importants moyens de recherche et de marketing » et par le fait que « le bio est devenu cosmétique, donc synonyme de plaisir ».concurrencePour autant, estime Bernard Chevilliat, « l'offre devient trop importante et des disparitions sont à craindre. En vingt ans, une dizaine de marques ont acquis une légitimité, reconnue par les consommateurs. Pour conserver cette longueur d'avance, elles doivent s'en donner les moyens » (voir l'article ci-dessous). Dans ce contexte, un certain nombre de PME pionnières en bio ont en effet choisi de s'associer ou de devenir des filiales de majors du secteur de la cosmétique. C'est le cas de Kibio. Frondeur de la cosmétique bio, qui a lancé sa marque Kibio en 2006, Pierre Cabane a pourtant lui aussi choisi de s'allier avec un major de la beauté, Clarins, qui a pris 10 % (avec une option à 60 % en 2009). « Pour créer une marque, il faut de cinq à dix ans de réserves financières, précise Pierre Cabane. Comme les contraintes législatives et réglementaires sont plus complexes en cosmétique bio, j'ai compris qu'il me fallait l'appui d'un vrai labo de formulation et d'une garantie de sécurité des produits? »C'est le cas aussi de Sanoflore avec L'Oréal, de Melvita avec l'Occitane (voir ci-dessous)? Cette option leur permet de s'affranchir de contraintes financières, de doper leur capacité en R&D, de développer leurs exportations. Mais d'autres, comme Phyt's, font de la résistance. « On nous fait des ponts d'or indécents », confie Thierry Logre qui préside le groupe Jirodia, repreneur en 1993 des laboratoires Phyt's installés dans le Lot (200 salariés, 20,3 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2007 et plus de 30 escomptés en 2008). « Mais je préfère continuer à tout maîtriser et conclure des contrats commerciaux, comme pour la gamme bio de Marionnaud. » Ce laboratoire, d'où sortent déjà plus de 900 produits certifiés, affine pour ses propres marques en 2009 une gamme complète de maquillage bio.une exigence de qualitéCe nouveau secteur, où foisonnent de nombreux groupes étrangers, a besoin d'une réglementation commune. Ainsi, un travail de coordination a commencé laborieusement voilà six ans en Europe. Six organisations, dont Cosmébio et Ecocert pour la France, participent à un comité pour l'harmonisation du cahier des charges des cosmétiques biologiques et naturelles ? Cosmos-standard (pour Cosmetic Organic Standard). La consultation publique s'achèvera le 4 janvier, pour un texte qui devrait être proposé à Bruxelles en avril prochain. Ce label européen vise deux objectifs?: les produits bio et naturels devraient afficher plus de transparence afin de faciliter le choix aux consommateurs européens ainsi que favoriser les exportations hors de l'Union.« Nous voulons augmenter l'exigence de qualité du référentiel », explique-t-on à Cosmébio. Les discussions portent aussi sur la nécessité de se référer au pourcentage, soit des ingrédients, soit de leurs extraits secs. Les négociations ont également laissé place à des interrogations pour le moyen terme. Comment la croissance de la demande pèsera-t-elle sur la fourniture des matières premières et la préservation de la biodiversité?? Quelles conséquences aura-t-elle sur la qualité des produits et l'éthique revendiquée par les promoteurs de ces produits?? Bernard Chevilliat reste optimiste?: « Cosmébio jouit d'une dynamique interne qui exclut la concurrence déloyale. Nous avons été rejoints par de grands groupes, qui ont compris que la cosmétique bio allait dans le sens de l'histoire. Il y a plus d'ambiguïté en revanche avec la grande distribution, préoccupée de produire au moindre prix. Le consommateur jugera en écartant les formules simplistes ».
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