chronique du ContrarianA l'heure où les gouvernements mènent dans tous les pays un deuxième tour de recapitalisation massif du système bancaire. Où les gouvernements Anglais et Américains tentent tout pour éviter une nationalisation de leurs établissements financiers. Où l'administration Obama enflamme les esprits avec un projet de « Bad Bank », une banque d'état qui reprendrait les prêts toxiques comme en 1990 avec le Resolution Trust Corp pour le sauvetage des caisses d'épargne, la question est sur toutes les lèvres et fait l'objet de débats passionnés au Forum de Davos et ailleurs : à quoi ressemblera la banque de demain ? Il n'y a plus de banques d'affaires américaines, les banques commerciales anglo-saxonnes qui ont pratiqué le mélange des genres sont en quasi faillite (les pertes de Royal Bank of Scotland seraient supérieures à 30 milliards d'euros et celle de Citigroup frôleraient les 15 milliards), les « supermarchés de la finance » sont dépecés. Au risque de décevoir les amateurs de science fiction qui l'imaginent déjà comme une banque virtuelle pilotée d'une navette spatiale sans pilote, la banque de demain est connue de tous. C'est la banque d'avant-hier. La Banque du début des années 80. Avant le big bang des marchés financiers. Une banque commerciale au sens premier du terme, c'est-à-dire une banque de dépôts, une banque de crédits directs sans artifices «structurés explosifs» et une banque de distribution de produits de placement. Une banque ringarde mais nécessaire et qui a fait ses preuves. Qui a traversé toutes les tourmentes. Qui a rempli son rôle en mettant la finance au service de l'économie, et pas au service de la finance contre l'économie. Il faut rappeler d'ailleurs qu'à l'origine, les activités de marchés financiers ont été développés au sein des banques commerciales dans le but de proposer des services de couverture de risque de change et de taux d'intérêt aux entreprises et autres catégories de clients exposés. Pas dans le but de permettre aux banques commerciales de faire des paris insensés.La banque de demain, C'est celle du début des années 80. Une banque de dépôts, de crédits directs et de distibution de placements. Ringarde mais nécessaire et qui a fait ses preuves.Par Marc Fiorentino, PDG d'Allofinances.com

latribune.fr

11 Févr 2009, 1:30

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