Rêves de steppeAutour d'une ferme briarde, une quinzaine de yourtes proposent aux citadins franciliens une évasion au doux parfum d'Asie centrale. La rondeur. Voilà bien l'essence même des yourtes. Elles sont là, posées et ficelées comme de gros fromages frais sur un lit d'herbe tendre, sous une poignée de cerisiers en fleurs. Non, il n'y a pas encore de cerisiers dans les steppes mongoles, ceux-là poussent dans la Brie entre Melun et Provins à une heure de Paris. Jack Bollet a eu le coup de foudre pour la Mongolie, ses océans de prairies, ses déserts peuplés de gazelles et son peuple toujours prêt à fredonner une chanson. Il a été l'un des premiers à importer des yourtes en France. Lorsqu'il revend son agence de voyages Nomade Aventure en 2005, il cherche à recréer un petit bout de Mongolie aux portes de Paris et tombe l'année suivante sur cette vieille ferme en lisière de forêt de Villefermoy. « Avant les travaux, ça ressemblait un peu à un château hanté, il y avait un vieux hibou qui logeait dans ce qui est devenu le salon. Maintenant, des séminaires d'entreprise se tiennent la semaine dans la grande salle, des mariages ou des enterrements de vie de jeune fille s'y déroulent les week-ends. Et puis la nuit, tout le monde part dormir sous la yourte ! » Sans décalage horaireUn dépaysement tranquille, sans décalage horaire. Natska, une Mongole originaire de la région du lac Khövsgöl, assure l'accueil en tenue traditionnelle assistée de quelques amis. On retrouve Urta, étudiante en économie et qui a vécu jusqu'à l'âge de 7 ans sous la yourte de ses grands-parents, ou encore Togo, qui a choisi la Légion pour obtenir son passeport français. Sous le « ger » ? c'est le vrai nom mongol de la yourte ?, des lits en bois aux chaudes couleurs mandarine posés sur d'épais tapis invitent à des rêves d'aigles et de loups sous une couette en poils de chameau. Attention, quelques règles doivent être respectées : rentrer toujours du pied gauche, prendre garde à ne pas heurter le seuil sous peine de grand malheur et ne jamais passer entre les « bagana », les deux piliers centraux, mais en faire le tour dans le sens des aiguilles d'une montre. Le souci d'authenticité n'est pas poussé au point de chauffer les yourtes à l'argal, ces bouses séchées qui servent là-bas de combustible ? le poêle à pétrole est quand même plus pratique ? ni de servir au petit déjeuner de grands bols d'aïrak, le lait de jument fermenté, sans doute un peu trop raide à déglutir pour la plupart des visiteurs. Formule à succèsJack semble stupéfait par le succès de la formule : « La plupart des week-ends sont complets jusqu'en août. Contre toute attente, nous avons eu du monde tout l'hiver. À mon avis, ce concept de dépaysement aux portes de la ville peut être décliné dans beaucoup d'autres endroits. » Au petit matin, chacun s'extirpe du cocon feutré, les yeux encore remplis des brumes de la steppe. C. M. Nomade Lodge, Ferme de la Boulaye, Mauperthuis, 77?720 La Chapelle-Gauthier.Web : www.nomade-lodge.com. Tél. : du lundi au vendredi de 10 heures à 19 heures au 01.43.54.77.04, les week-ends au 01.60.58.79.97. La nuit en semaine 50 ? pour la yourte + 15 ? par personne, et le week-end 60 ? + 15 ? par personne.Autres adresses de yourtes sur : www.insolithome.com

latribune.fr

16 Mai 2009, 1:39

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