Hees adoubé à la tête de Radio France malgré un projet flou

Jean-Luc Hees a terminé hier sa course d'obstacles, et doit donc être nommé PDG de Radio France d'ici à mi-mai. Hier, les députés ont rendu un avis favorable à sa nomination, par 26 voix pour, 1 contre, 5 abstentions et 1 blanc. La veille, les sénateurs avaient aussi approuvé cette candidature, par 20 voix pour et 19 blancs. Le 8 avril, le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) avait aussi rendu un avis favorable, par 6 voix pour, 2 contre et 1 blanc.Lors de ses auditions successives, Jean-Luc Hees est pourtant resté très vague sur ses projets concernant les radios publiques. « Il est difficile de voir pourquoi on change de PDG car Jean-Luc Hees ne présente pas de projet alternatif au PDG sortant, Jean-Paul Cluzel, qui semble juste avoir déplu », a déploré hier le député (PS) Didier Mathus.un discours écritHier, l'ancien patron de France Inter a juste promis de « ne pas mettre à la porte Stéphane Guillon ». Il a assuré que Nicolas Sarkozy, qu'il « ne connaît pas », lui a promis de « ne jamais lui demander quoi que ce soit qui puisse heurter ma conscience ou mes convictions ». Il a aussi demandé à être « jugé sur le climat social et les audiences », promettant implicitement de les remonter. « Il n'y a pas de fatalité à subir une érosion de l'audience. Il faut redresser la pente. L'audience était nettement meilleure au début des années 2000. Je ne confonds pas la réalité et la communication : je prends les chiffres de Médiamétrie d'il y a cinq ans, et je compare. France Inter a connu des jours meilleurs, passant de 11,8 % en 2003 à 10,2 % aujourd'hui. »Concernant sa future équipe, Jean-Luc Hees a dit avoir « song頻 à faire venir « une ou deux personnes, voire trois ou quatre ». Interrogé sur la venue à la tête de France Inter de Philippe Val, le directeur de « Charlie Hebdo », il a juste répondu : « il n'y a pas eu de préliminaires ». Quant à la publicité, il s'est dit favorable à sa suppression « si les finances publiques pouvaient le supporter, mais ce n'est pas la période pour cela ».Si le fond n'a guère changé, Jean-Luc Hees a en revanche soigné la forme, et préparé cette fois un discours écrit, au lieu d'improviser comme devant le CSA. Après son oral assez approximatif devant le gendarme de l'audiovisuel, une source gouvernementale déclarait au « Point » : « Hees a intérêt à bûcher ses dossiers, car, sinon, devant le Parlement, il est mort. » JAMAL HENNIdenis/re
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.