La Bourse s'accroche à l'embellie économique

Le redressement des Bourses mondiales entamé il y a presque trois mois, ne serait-il que technique ? On finirait par en douter. Une chose est sûre : semaine après semaine, les marchés actions gagnent du terrain, continuant d'invalider le discours des Cassandre. Au point que le MSCI World Index a touché un plus-haut annuel de 242,89 points jeudi, portant son envolée à près de 40 % depuis son point bas du 9 mars. De son côté, le CAC 40 a franchi, à deux reprises, le seuil des 3.300 points pour finir sa course hebdomadaire sur un gain de 1,5 % à 3.278 points, toujours porté par un courant acheteur sur les valeurs cycliques et les bancaires. Les hausses de ArcelorMittal (+?11?%), Peugeot (+?8?%), Société Généralecute; Générale (+?5?%) ou encore BNP Paribas (+?6?%) en sont une bonne illustration. Dans le même temps, le DJ Stoxx 600 a crû de 0,6?%. Outre-Atlantique, la tendance a été la même comme le montre l'évolution du S&P 500 (+?3,47?%) sur la semaine. « Les investisseurs sont de plus en plus convaincus que l'économie mondiale échappera à une dépression », note les équipes d'ING. Considérant que « les signes de stabilisation? sont de plus en plus convaincants. » La teneur des dernières statistiques abondent plutôt dans ce sens. À commencer par le relèvement des premières estimations du PIB des États-Unis au premier trimestre. Son recul ressort finalement à 5,7 % au lieu de 6,1 %. Et cela alors que les foyers américains retrouvent le moral. L'indice de confiance des ménages, mesuré par l'université du Michigan, a enregistré, en mai, son troisième mois consécutif de hausse. Sur le plan des projections de résultats d'entreprises, le rythme des réajustements diminue. Selon Facset, le taux de révision à la baisse des anticipations de bénéfices sur les sociétés du DJ Stoxx 600 est passé de 12,6 % au cours du dernier trimestre à 6,8 % depuis un mois. Mais l'équilibre demeure fragile. Ne serait-ce que parce rien ne garantit la pérennité de la reprise conjoncturelle. Cette dernière serait, selon ING, « essentiellement imputable à la reconstitution des stocks des entreprises et non à une reprise de la demande des consommateurs et des investissements des entreprises ». Et d'ajouter : « on assiste à un phénomène similaire pour les résultats des sociétés » au titre des trois premiers mois de l'année. D'après eux, les bénéfices ont souvent dépassé les attentes grâce à des réductions de coûts massives « et non parce que les revenus ont augment頻. D'ailleurs, la réalité parle d'elle-même. À la surprise des analystes financiers, l'activité industrielle dans la région de Chicago a vu sa contraction s'intensifier en mai. Autre preuve qu'il serait hâtif de crier victoire, le spectre de la déflation est en train de ressurgir sur le Vieux Continent, même si la BCE en écarte pour le moment la possibilité. En attendant, les faits sont là. L'indice de prix des 16 pays de la zone euro est resté inchangé au mois de mai sur un an glissant, alors même qu'il avait enregistré une légère progression de 0,6 % en avril. Un contexte laissant penser à Charles Dautresme, stratégiste chez Axa IM, qu'une grande partie du rebond serait derrière nous.
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