Le dollar très affaibli sur un marché

devises et TauxLes marchés sont en pleine ébullition, écartelés entre les bonnes nouvelles ? les signes d'une baisse d'intensité de la crise économique mondiale ? et les mauvaises ? l'explosion des déficits publics. Une chose est sûre : le dollar est le grand perdant de ces signaux parfois contradictoires. Face à l'euro, il a subi en mai sa plus forte baisse mensuelle (??6?%) depuis décembre 2008 (??9,2?%), en terminant hier à 1,4140 dollar pour un euro (1,4169 en séance). La chute du billet vert face à la livre sterling est encore plus frappante : l'annonce inattendue d'une hausse des prix immobiliers au Royaume-Uni en mai a propulsé la livre à plus de 1,60 dollar hier. Selon l'agence Bloomberg, jamais depuis mars 1985 la devise britannique n'avait vécu un rebond mensuel aussi important qu'au cours du mois qui vient de s'écouler.L'argument qui a fait s'envoler la livre vaut pour l'ensemble du marché : l'économie se porte moins mal, il est grand temps d'investir dans des actifs plus rentables que le billet vert et susceptibles de profiter du réveil de la croissance mondiale. Dans le sillage de l'envolée du baril de pétrole qui valait plus de 66 dollars hier, les monnaies des pays producteurs de matières premières, souvent bien rémunérées (rand sud-africain, dollar australien, real brésilien) bénéficient d'afflux de capitaux. La devise brésilienne a même enregistré sa plus forte hausse mensuelle en six ans.calme revenuComme toujours, la baisse du billet vert a provoqué une hausse mécanique du cours de l'or, qui a regagné 1,82 % hier, à près de 980,40 dollars l'once. Le mouvement n'est sans doute pas terminé, car des facteurs structurels pèsent sur la devise américaine. Hier, le fonds de pension sud-coréen a affirmé son intention de réduire le poids des obligations d'État américaines dans ses actifs, ravivant les inquiétudes sur le comportement des grands créanciers des États-Unis au moment où le pays doit massivement s'endetter pour financer ses déficits. Le Trésor américain, qui a prévu de lever cette année 1.850 milliards de dollars, peut toutefois se féliciter du succès des enchères hebdomadaires (voir ci-dessous). Cependant, il lui faudra accepter de mieux rémunérer ses obligations. Cette semaine, l'emprunt d'État à 10 ans a vu son rendement bondir jusqu'à 3,75 % alors que les opérateurs s'inquiétaient du résultat des enchères. Le calme revenu l'a fait retomber à 3,45 % hier soir, ne laissant subsister qu'une hausse de 8 points de base (0,08 %) sur la semaine. Mais l'on a vu s'accroître l'écart de rémunération entre l'échéance à 2 ans et celle à 10 ans. Une évolution à rapprocher d'un début de passage à l'acte de Pékin après ses avertissements répétés à l'encontre du Trésor américain. Selon le Credit Suisse, les Chinois se délestent de leurs obligations à 10 ans, dont ils ne détenaient plus que 13,7 % de l'encours en mars contre 15,1 % en août 2008. Parallèlement, ils ont porté leur part sur les titres à 2 ans de 1 % à près de 10 %. M. M. et C. T.
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