Recomposition politique en Argentine sur fond d'échec électoral

mérique du sudPari perdu pour Néstor et Cristina Kirchner. Sur les conseils de son époux et prédécesseur, la présidente argentine avait avancé de quatre mois les élections législatives de mi-mandat, afin de prendre de court l'opposition. Mauvais calcul. Ainsi que le laissaient prévoir les sondages, le scrutin qui s'est tenu dimanche 28 juin a été défavorable à ses partisans. Dans cinq des six plus importants districts du pays, dont la capitale fédérale, qui rassemblent au total 31 % des électeurs, les listes pro-gouvernementales n'arrivent qu'à la troisième ou quatrième place. Plus grave : dans la province de Buenos Aires (38 % du corps électoral), où Néstor Kirchner s'était porté candidat comme député, l'ancien président est lui-même battu par un péroniste dissident nouveau venu en politique, Francisco de Narváez (« La Tribune » du 27 juin). Au total, avec 22 députés et 4 sénateurs de moins, Cristina Fernández de Kirchner perd la majorité dans les deux chambres.réorientationsCette retentissante défaite marque un coup d'arrêt pour les projets du couple qui gouverne le pays depuis 2003, dont les chances de se maintenir au pouvoir après 2011 (fin de l'actuel mandat de la présidente) semblent désormais minimes. Compte tenu des thèmes de campagne communs aux deux grands courants de l'opposition (péronistes dissidents et coalition de centre gauche), il apparaît que les électeurs ont rejeté un mode de gouvernement solitaire et autoritaire, parfois peu respectueux des institutions. En dessinant un nouveau paysage politique, les Argentins invitent ainsi Cristina Fernández de Kirchner à dialoguer avec l'opposition et à rechercher des consensus durant les deux années et demie de mandat qui lui restent.Sur le plan économique, cela devrait se traduire par un certain nombre de réorientations. Parmi les plus pressantes, l'abandon de la politique d'affrontement et de harcèlement à l'égard du monde agricole, politique qui pourrait déjà entraîner que l'Argentine, traditionnel grand exportateur mondial, devienne? importateur net de blé, de viande et de lait en 2010. Ou la fin de la mise sous tutelle de l'institut national de la statistique, naguère crédible, qui publie maintenant des chiffres sans rapport avec la réalité, où l'inflation et le chômage sont grossièrement sous-évalués, tandis que le contraire se produit pour la croissance. Ou encore un changement d'attitude à l'égard des entreprises, soumises à des décisions arbitraires et évoluant dans un cadre juridique fluctuant. Si ce message n'était pas entendu, il n'est pas exclu que l'Argentine entre une nouvelle fois dans une zone de turbulences. n les électeurs ont rejeté un mode de gouvernement solitaire et autoritaire, parfois peu respectueux des institutions.
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