« M6 Web a déjà une rentabilité élevée »

Nicolas de Tavernost, président du directoire de M6Comment s'annoncent les prochains mois, selon vous?La crise n'est certainement pas terminée. Même si en juillet la baisse de la publicité est moins importante. Certains parlent de frémissement du marché, mais rien de tout cela n'est vrai. Il faut se harnacher dans la tempête et poursuivre les gains de part de marché en maîtrisant les coûts. La chaîne M6 a maintenu sa part d'audience sur la tranche utile (midi minuit), c'est une performance. Nous avons poursuivi nos développements dans W9, qui se sont traduits dans ses recettes. La chaîne est rentable. Nous avons maintenu à un très haut niveau les chaînes câble et satellite (Paris Première, Teva, Série Club). Le fait que nous soyons probablement le seul groupe européen de médias à maintenir nos résultats dans cette conjoncture montre que d'une part la stratégie de diversification est la bonne et que d'autre part le numérique prend progressivement le relais de ces baisses de marché.Pourtant, le chiffre d'affaires diversifications recule au deuxième trimestre.Les diversifications fonctionnent correctement. Il y a un léger fléchissement de l'activité vente à distance (Mistergooddeal et HSS). Le seul point difficile, c'est M6 Interactions (vente physique de collection et de musique) que nous sommes en train de restructurer. Nous réorientons cette activité vers les licences, en abandonnant la presse gratuite. Nous cédons « Femme en ville », acheté il y a trois ans. Au premier semestre, les effectifs du groupe ont baissé de 65 personnes sur 1.480 collaborateurs. Fin 2008, nous avons cédé AnnoncesJaunes, fermé Fun TV et, au premier trimestre 2009, achevé la fermeture de nos décrochages locaux.Même le numérique n'échappe pas à la crise?Je note une bonne performance de M6 Replay, M6 Mobile et de M6 Web. L'acquisition de Cyréalis nous donne toute satisfaction. En 2009, l'activité de M6 Web devrait connaître une croissance significative du chiffre d'affaires et contribuer ainsi à la rentabilité déjà élevée de ces activités qui est de 25,5 % de marge opérationnelle au premier semestre. Les recettes d'Internet n'ont pas vocation à se substituer aux recettes de la télévision.Vos projets pour la rentrée ?Nous allons augmenter substantiellement nos investissements programmes sur W9, notamment avec Xfactor. Nous lançons le JT sur M6 le 7 septembre à 19?h?45. Le coût global de l'information de M6 est de l'ordre de 20 millions d'euros et le supplément lié au journal sera intégralement absorbé par l'arrêt des décrochages locaux. Au final, le coût de la grille sera stable en 2009, à environ 300 millions d'euros, et nous avons fait l'économie des dépenses occasionnées par l'Euro 2008.Avez-vous bénéficié de l'arrêt de la publicité sur France Télévisions ?Le premier bénéfice, si j'ose dire, est le coût de la taxe de 4 millions d'euros pour le groupe (sur le semestre) qui pèse sur nos résultats et ceci malgré la baisse de notre chiffre d'affaires. Sans la réforme, la baisse du chiffre d'affaires de M6 aurait-elle été plus importante ? Je n'en sais rien. Une chose est sûre : les investissements de France Télévisions n'étaient pas ceux annoncés. Comme nous l'avions répété, les 450 millions d'euros étaient un mythe, je dirais même une mystification.Quels sont vos projets dans les paris en ligne ?Nous allons conclure un accord à la fin de l'été. Plusieurs solutions sont à l'étude. Toutefois, il ne faut pas non plus attendre tant que ça des paris en ligne. Il y aura certainement deux années très difficiles, liées à la fiscalité. En revanche, il y aura sans doute des investissements publicitaires importants.Où en êtes-vous dans les droits du football ?Concernant l'équipe de France, il y a un prix auquel cela nous intéresse, et un auquel cela ne nous intéresse pas. Cinq millions d'euros par match, c'est trop. Concernant la Coupe du monde de football, nous n'avons pas été approchés par le titulaire des droits. Dans les périodes de crise, comme nous le serons encore probablement en 2010, les événements exceptionnels nous intéressent moins, car ils sont plus difficiles à commercialiser.Propos recueillis par Sandrine Cassini et Jean-Baptiste Jacqu
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