Formation des maîtres  : les règles sont posées

enseignementLes ministres de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur l'avaient promis : les décrets sur la réforme de la formation et du recrutement des enseignants seraient publiés avant fin juillet. C'est chose faite depuis hier après que le Conseil d'État les a validés la semaine dernière. Ces textes fixent les modalités de cette réforme, dite « mastérisation », qui prévoit le recrutement des enseignants au niveau d'un master (bac + 5) alors que, jusqu'à présent, les candidats passent généralement le concours à l'issue d'une licence et d'une année de préparation en IUFM (institut universitaire de formation des maîtres), avant d'effectuer un an de stage. Cette réforme, souhaitée par l'ancien locataire de la rue de Grenelle Xavier Darcos, a été menée au pas de charge au premier semestre et a largement contribué à attiser la contestation universitaire. Au grand dam de Valérie Pécresse, qui avait déjà fort à faire avec la réforme du statut des enseignants-chercheurs.colère syndicaleObjectifs affichés : revaloriser les carrières, notamment dans un souci d'harmonisation européenne, et permettre aux nombreux recalés du concours de se recycler avec en poche un diplôme valable sur le marché du travail. Mais la suppression de l'année de stage (remplacée par 108 heures en deuxième année de master), soupçonnée de pallier avant tout les suppressions de postes (16.000 en 2010), et la menace qui pèse sur les IUFM avec l'apparition des « masters enseignement », ont provoqué l'ire des syndicats que les quelques gestes consentis (mesures transitoires pour l'année 2009-2010, aides financières pour les étudiants) n'ont pas réussi à éteindre. La finalisation rapide des décrets n'a rien arrangé.Depuis l'arrivée de Luc Chatel à l'Éducation nationale, le soufflé est un peu retombé. En meilleurs termes avec Valérie Pécresse que son prédécesseur, il s'est attelé à déminer le terrain et renouer le dialogue en enchaînant réunion sur réunion. Mais beaucoup reste à faire. Après la remise mi-juillet des rapports Marois et Filâtre sur le sujet, les quatre commissions techniques mises en place hier (professeurs des écoles, certifiés, agrégés et lycées professionnels) doivent encore préciser, avant fin octobre, le contenu des masters et des concours et surtout la place du concours en deuxième année de master, qui fait encore débat. Sans compter aussi la « carotte » de cette réforme : les revalorisations salariales en début de carrière et l'assouplissement des promotions, en cours de négociation. Clarisse Jay
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