L'acquisition de Lehman pèse sur Nomura

Alors que la célèbre maison japonaise Nomura avait enregistré 67 milliards de yens (538 millions d'euros) de pertes pour son exercice 2007 (clos au 31 mars), les perspectives sont bien sombres pour l'exercice en cours. Sur le seul troisième trimestre, le groupe a annoncé une perte de 73 milliards de yens (616 millions d'euros), dépassant les prévisions les plus noires des analystes. Le trou devrait continuer à se creuser avec la reprise des opérations en Asie et en Europe de Lehman Brothers en septembre. À l'époque, l'opération avait été saluée comme un coup de maître, car elle donnait une envergure mondiale à cette maison typiquement nippone.facture élevéeNomura a payé un prix symbolique pour la partie européenne et 225 millions de dollars pour la partie asiatique. Pour éviter de voir filer les meilleurs salariés de Lehman, Nomura leur a garanti leur ancienne rémunération durant deux ans. « J'arrive à 11 heures au bureau et repars à 16 heures. Entre-temps, je ne fais rien » explique un ex-Lehman boy. Mais la facture est élevée. Nomura évalue à 2 milliards de dollars le coût d'intégration des équipes Lehman. Sans parler du coût culturel, non chiffrable, pour rapprocher ces deux entités aussi similaires qu'un chat et un chien : « La culture Nomura, hiérarchique et collectiviste, est l'exact opposé de celle de Lehman, où seul le résultat compte, et où chaque employé est porté au pinacle ou viré suivant ses résultats », explique un banquier d'affaires français. Chargé d'une image déplorable auprès des cadres étrangers, Nomura risque, avec le temps, de perdre les meilleurs éléments de la « marque » Lehman. Thierry Arnaud, à Tokyo
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