Capitalisations : le grand chambardement

Le podium mondial des capitalisations boursières a bien changé ces derniers mois. Et pas seulement à cause des récentes extravagances de l'action Volkswagen. Surprise, c'est la bonne vieille industrie américaine qui est revenue sur le devant de la scène, malgré la dégradation de l'économie aux États-Unis. Le fabricant de biens de grande consommation Procter & Gamble ? qui a publié ses résultats trimestriels hier ?, son concurrent Johnson & Johnson (J&J) et le distributeur Wal-Mart figurent ainsi dorénavant dans le « Top ten » des capitalisations mondiales, depuis la fin du premier semestre. La quatrième n'est autre que Berkshire Hathaway, la société d'investissement du financier Warren Buffett. Encore 17e mondial au 30 juin, Procter siège à présent au 7e rang, avec une capitalisation de 152 milliards d'euros. Juste devant J&J (143,9 milliards d'euros) qui, dans ce même intervalle, est passé de la 20e à la 8e place. Quant à Wal-Mart, le distributeur a fait un bond de sept places, pour devenir la quatrième capitalisation mondiale (174 milliards d'euros), derrière Exxon Mobil, Volkswagen et Petrochina. Il faut dire que l'action Procter s'est offert le luxe de progresser de 4 % depuis fin juin, alors que l'indice S&P 500 a perdu plus du quart de sa valeur. Certes, les titres Wal-Mart et J&J ont, eux, fléchi, mais leurs reculs se sont limités à 1,8 % et à 0,2 %. Lors de l'éclatement de la bulle Internet, déjà, les cours de Procter et de J&J avaient respectivement bondi de 56 % et de 58 %, entre fin mars 2000 et début octobre 2002, tandis que le S&P 500 s'effondrait de 34 %.prime au défensif Si ces groupes se sont à nouveau fait une place au soleil de la Bourse, c'est grâce à leur caractère défensif, dont Procter a apporté hier une preuve supplémentaire : la firme a dégagé, au titre du premier trimestre de son exercice, un bénéfice net en hausse de 8,7 %, à 3,35 milliards de dollars, supérieur aux attentes des analystes. Crise économique ou pas, les consommateurs auront toujours besoin de produits de première nécessité. Ce qui avait permis à J&J de relever ses objectifs de résultats 2008, il y a quinze jours. Et pas plus tard que mardi, Wal-Mart s'est dit confiant dans sa capacité à réaliser en 2009 un chiffre d'affaires en hausse de 5 % à 7 %. Autre raison profonde de ce retour en grâce : les investisseurs américains multiplient ces derniers temps les rapatriments de capitaux, concentrant dorénavant leurs achats sur des valeurs locales. Au détriment des valeurs chinoises qui, après avoir accaparé le palmarès des plus grosses capitalisations mondiales en 2007, sont aujourd'hui reléguées assez loin, le krach des places asiatiques ayant lourdement affecté toutes ces étoiles filantes. Christine Lejoux
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