Le FMI, une institution très sollicitée

Et de trois. Après l'Islande (1,65 milliard d'euros), l'Ukraine (13 milliards), le FMI va accorder un prêt de 12,5 milliards d'euros à la Hongrie assorti d'une rallonge de 6,5 milliards d'euros de l'Union européenne et d'un prêt de 1 milliard d'euros de la Banque mondiale. En moins d'une semaine, le FMI a prêté plus de 27 milliards d'euros à trois pays touchés par la crise financière. Mais la note pourrait encore gonfler. Le Pakistan et la Biélorussie discutent depuis plusieurs semaines avec les financiers de l'organisation de Washington. La Turquie est actuellement sous pression pour négocier un nouveau programme avec le FMI, lequel vient de dépêcher une délégation en Serbie.La crise financière est entrée dans une nouvelle phase. Epargnés dans un premier temps par la crise bancaire, les pays émergents sont désormais confrontés à des rapatriements de capitaux vers les États-Unis et l'Europe. Résultat, les places boursières s'effondrent et les monnaies dévissent. Les pays les plus touchés par la défiance des investisseurs sont ceux qui dépendent le plus des capitaux étrangers pour financer leur déficit extérieur. La Hongrie a certes connu un répit hier : l'annonce du plan d'aide en sa faveur a provoqué un net rebond de sa devise, le forint, et de la Bourse locale (+ 14 %).En Europe, la Roumanie, la Bulgarie et les pays baltes sont eux aussi dans une situation particulièrement délicate et pourraient rapidement être contraints de frapper à la porte du FMI s'ils veulent éviter une crise de change majeure. La Bulgarie doit s'entretenir cette semaine avec le FMI. Le ministre des Finances, Plamen Orecharski, a toutefois indiqué que Sofia n'avait « pas l'intention de chercher un accord stand-by de soutien financier car il n'y en a pas besoin ».Davantage de moyensLe FMI n'est certes pas dépourvu de munitions : l'institution dispose de 206 milliards de dollars, rapidement mobilisables. Et si ceux-ci venaient à s'épuiser, le FMI pourrait solliciter ses actionnaires pour lever 50 milliards de dollars dans le cadre d'accords généraux d'emprunts (17 milliards) et des nouveaux accords d'emprunts (34 milliards) adoptés après la crise mexicaine de 1994. Pourtant, il n'est pas certain que cela soit suffisant. « S'il faut mobiliser des montants aussi importants dès le premier tour de la crise financière, la question des ressources du FMI va se poser rapidement », estime Jérôme Sgard, économiste au Centre d'études et de recherches internationales (Ceri).Nicolas Sarkozy, qui a reçu mardi Gordon Brown à Versailles, a souhaité que l'on « trouve les voies et les moyens pour que le FMI ait davantage de moyens pour soutenir un certain nombre d'États », notamment « les États émergents ». De son côté, la Commission européenne va proposer de relever de 12 à 25 milliards d'euros l'aide maximale qu'elle peut accorder aux États membres hors zone euro en difficulté financière, comme la Hongrie, a indiqué mercredi le commissaire aux Affaires économiques, Joaquin Almunia. Dernière trouvaille : le FMI planche actuellement sur la création d'une facilité de prêt de liquidité à court terme pour « les pays aux fondamentaux sains, provisoirement exposés à des pressions de financement », selon le numéro deux du FMI, John Lipsky.
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