Les Belges, autres rois du nucléaire

C'est grâce aux quarante ans d'expérience de sa filiale belge Electrabel en matière de nucléaire que Gérard Mestrallet, le PDG de GDF-Suez, ose venir entamer le monopole d'EDF. Faute d'avoir obtenu tout de suite le pilotage d'un projet en France, il se propose d'apporter « toute sa compétence et son savoir-faire » à son nouvel associé EDF. Il met en avant sa compétence dans la conduite de grands chantiers de centrales électriques. « Depuis dix ans, nous sommes le seul électricien européen à avoir construit des centrales à travers le monde, l'équivalent en puissance installée de 20 EPR au total, dont des projets géants au Moyen-Orient ou au Brésil », souligne le PDG. Mais c'est surtout l'expérience de son groupe dans le nucléaire qu'il tient à rappeler. « Notre filiale Tractebel Engineering est un ?architecte ensemblier? capable d'être maître d'?uvre en ayant recours aux constructeurs de réacteur, turbines, génie civil », ajoute-t-il en voulant se placer ainsi sur un pied d'égalité avec EDF qui a joué ce rôle pour les 58 réacteurs du parc français.« Le parc nucléaire français est né ici en Belgique », soulignait hier Paul Rorive, directeur des affaires nucléaires du groupe, lors d'une visite de la centrale de Tihange, sur la Meuse. Le premier réacteur à eau pressurisée construit en dehors des États-Unis, sous licence Westinghouse, a été mis en service en 1962 en Belgique. Ensuite, les sept compagnie belges qui ont fusionné en 1990 pour former Electrabel,se sont associées à 50/50 avec EDF pour ériger un pilote industriel, à Chooz, en France. Mais le premier réacteur de la future série de centrales d'EDF a vu le jour à Tihange, en 1975, un projet mené à parité par EDF et les compagnies belges. Aujourd'hui, Electrabel s'enorgueillit d'un des meilleurs taux de disponibilité européens (supérieur à 90 %) pour son parc de sept réacteurs construits pour moitié par Westinghouse et Areva.projets tous azimutsAvant d'aborder la France, Gérard Mestrallet s'est déjà appuyé sur ses équipes nucléaires (3.500 personnes) pour sortir des frontières belges. Le groupe détient 9 % d'une centrale roumaine en construction. Il étudie la possibilité de prendre 24,5 % d'un autre projet en Bulgarie aux côtés de RWE. En Grande-Bretagne, il est candidat à l'achat de terrains nucléaires et vise deux EPR à l'horizon 2018-2020, en association avec d'autres électriciens (allemands, espagnols mais peut-être aussi suédois). Aux Émirats arabes unis, il s'est associé à Areva et Total pour participer à la compétition qui commence la semaine prochaine pour décrocher une part des quatre à dix réacteurs que le pays veut construire. La décision est attendue mi-2009. Le groupe a même investi dans l'amont en achetant 30 % d'une mine d'uranium américaine qui devrait entrer en production en 2010. M.-C. L. un des meilleurs taux de disponibilité européens pour le parc de sept réacteurs.
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