BNP Paribas réduit ses

Unanimement salué par les marchés, puis vilipendé avec la même intensité par les actionnaires minoritaires de Fortis, le démantèlement programmé du groupe belgo-néerlandais trouvera-t-il une issue moins chargée émotionnellement?? L'État belge et BNP Paribas veulent le croire. Après une nuit de négociations, le gouvernement outre-Quiévrain a présenté hier un plan modifié de reprise de Fortis par la banque française dans l'espoir de contenter les actionnaires belges à l'origine du blocage de l'opération en décembre.Selon les termes de ce compromis, qui suit les recommandations des experts mandatés par la cour d'appel de Bruxelles, la première banque française acquiert toujours 75 % de Fortis Banque en Belgique au prix convenu. Elle renonce en revanche à racheter la totalité des activités belges d'assurance de Fortis et se contente d'une participation minoritaire de 10 %. Alors que les actionnaires minoritaires accusaient l'État belge et BNP Paribas d'avoir quasiment réduit Fortis Holding à une coquille vide, l'entité se trouve ainsi enrichie d'un contrôle à 90 % de Fortis Assurances. Pour la banque française, cette concession est un moindre mal. Elle « ne remet pas en cause l'accord commercial de distribution exclusive qui lie Fortis Assurances à Fortis Banque », explique une source proche de BNP Paribas. 50 % du chiffre d'affaires de l'assurance étant réalisé au sein du réseau bancaire de Fortis, la pérennisation de cet accord était prioritaire pour la banque dirigée par Baudouin Prot. « En prenant 10 % de Fortis Assurances, BNP Paribas renforce ce lien commercial », ajoute cette source. réduction de factureBNP Paribas voit par la même occasion sa facture passer de 5,5 milliards d'euros pour l'ensemble de l'assurance à 550 millions d'euros seulement. Cette perspective a sans doute facilité les négociations, les finances de la première banque française ayant pâti de l'aggravation de la crise financière au dernier trimestre 2008.L'État belge et la banque de la rue d'Antin ont fait une autre concession aux actionnaires minoritaires, qui leur reprochaient d'avoir laissé à la charge de Fortis Holding l'essentiel d'un portefeuille d'actifs à risque de 10,4 milliards d'euros. Selon le compromis, l'entité verrait sa part divisée par près de quatre, à 1 milliard d'euros, tandis que celle de BNP Paribas serait relevée de 2 points, à 12 %. Le gros du financement, soit 6,5 milliards d'euros, serait assuré par Fortis Banque avec une garantie de l'État belge de 5 milliards d'euros.Le cabinet d'avocat Modrikamen et l'association Deminor, deux opposants farouches, à l'origine du blocage du démantèlement, jugent encore « insuffisantes » ces concessions décidées dans l'urgence. « Elles vont dans le bon sens puisqu'elles redonnent de la valeur à Fortis Holding. Mais aucune amélioration n'est proposée pour le volet néerlandais de Fortis », regrette Me Olivier Bonhivers. L'associé de Modrikamen estime par ailleurs nécessaire la convocation d'une nouvelle assemblée générale, puisque l'ordre du jour de celle du 11 février n'intègre pas le nouveau schéma. « Certains actionnaires nous ont déjà envoyé des procurations basées sur un ordre du jour aujourd'hui dépass頻, souligne-t-il. La convocation d'une nouvelle assemblée générale nécessiterait 24 jours, ce qui reporterait le vote des actionnaires à quelques jours seulement de la fin de la validité du protocole d'accord de démantèlement de Fortis. Le suspens se poursuit. n
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