Les frais sont plus faciles à comparer

Les banques ont été globalement bonnes élèves. Elles ont rempli leur obligation d'envoi d'un récapitulatif annuel des frais bancaires avant la date limite de la fin du mois de janvier fixée par la loi du 3 janvier 2008. L'opération était pourtant massive : 4 millions de courriers chez BNP Paribas par exemple ou plus de 6 millions pour le Crédit Mutuel pour des coûts non négligeables (postaux, informatiques, administratifs). Les coûts environnementaux sont même jugés « excessifs » par le Crédit Mutuel qui les évalue pour son groupe à 700 arbres et 2.000 kg de CO2 émis.Force est de reconnaître que l'information sur les frais était déjà largement anticipée dans les grands réseaux. « Depuis 2007, les clients avaient chaque mois dans leur relevé de compte l'indication du prélèvement des frais. Aujourd'hui, on passe à un récapitulatif annuel. C'est juste une autre manière de présenter les frais », estime Philippe Marquetty, directeur de l'offre particuliers à la Société Générale.Cette présentation annuelle remplit néanmoins l'objectif de rendre les frais des établissements plus faciles à comparer par les clients. Mais « nous ne pensons pas que ce récapitulatif vienne changer beaucoup de choses dans la relation avec notre clientèle », estime pour sa part le Crédit Mutuel, convaincu que ses clients ne recherchent « pas la gratuité mais l'équit頻 et le prix « juste ».Il n'empêche que les banques en ligne profitent de l'arrivée du récapitulatif pour mettre en avant leurs atouts et accroître la pression concurrentielle. Fortunéo, filiale du Crédit Mutuel Arkéa dotée du statut de banque depuis 2000, a ainsi saisi « l'occasion de démontrer que ses tarifs sont particulièrement compétitifs comparés à ceux des banques traditionnelles ». Au passage, elle rappelle sa pratique du 0 % de frais aussi bien sur la carte bancaire (à partir de 20.000 euros d'encours chez Fortunéo) que sur des comptes titres ou à l'entrée de l'assurance-vie ou des Sicav.valorisation des servicesDe leur côté, les banques traditionnelles affirment ne pas avoir profité de la mise en place de ce récapitulatif annuel pour revoir leur grille tarifaire, que ce soit pour la simplifier ou la réduire. Le Crédit Mutuel reconnaît simplement que ce nouveau relevé l'a incité à encore « mieux expliquer certaines lignes et mettre en valeur des services mal connus ». Pour BNP Paribas, qui affirme avoir « été toujours transparent », rien ne change : « la simplification de la grille tarifaire et les augmentations de tarifs modérées sont et restent les priorités ».L'étape suivante, qui serait de regrouper les frais des comptes et packages avec ceux des produits d'épargne et de crédit sur un même relevé récapitulatif, n'a pas été franchie. « Nous n'avons pas envisagé d'y inclure les produits d'épargne ou de crédit car on ne peut pas mélanger les droits d'entrée sur des placements, des intérêts de crédits à des frais de gestion de compte. Il existe un relevé des produits d'épargne, c'est un autre domaine », indique Philippe Marquetty de la Société Générale. Au Crédit Mutuel, on affirme même ne « pas avoir de demande de la clientèle dans ce sens ».Séverine Sollie
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