Un argument choc pour l'Association pour la défense du patrimoine

L'affaire Madoff tombe à pic pour la toute jeune Association pour la défense du patrimoine financier français (ADPFF) qu'a créée, avec plusieurs de ses confrères, Jean-Yves Lefevre, un professionnel de la gestion de patrimoine qui enseigne par ailleurs la matière à l'université de Paris Dauphine. Elle profite en effet de cette histoire américaine d'escroquerie à la Ponzi, dont l'ampleur est estimée à 50 milliards de dollars, pour faire entendre sa voix. dysfonctionnement« Nous pensons que cette affaire Madoff n'est pas qu'une péripétie de plus dans un contexte de crise financière mondiale qui a détruit 20.000 milliards de dollars. Elle est au contraire symptomatique du dysfonctionnement que nous dénonçons depuis plusieurs mois », relève Jean-Yves Lefevre, pour qui elle n'aurait pas pu se produire à une telle échelle si spéculateurs et investisseurs n'avaient pas eu accès aux mêmes marchés. « Au regard des éléments dont nous disposons, la thèse du système pyramidal ne suffit pas à expliquer le trou de 50 milliards de dollars. Et nous avons toutes les raisons de penser que Madoff a fait de très mauvaises affaires sur les marchés financiers », insiste Jean-Yves Lefevre.Un argument de plus pour l'ADPFF qui se donne pour mission de faire poids auprès des pouvoirs publics pour faire accélérer la réforme des systèmes financier et boursier. Pour y parvenir, elle entend fédérer un maximum d'acteurs du secteur de la finance, à l'instar des conseils en gestion de patrimoine, bien sûr, mais aussi des sociétés de gestion, des banques voire des sociétés cotées ou non cotées, autour de la défense d'un certain nombre de thèses qu'elle a élaborées. « Nous souhaitons défendre les intérêts des investisseurs et ceux des sociétés en luttant contre la spéculation que nous estimons être la principale responsable du récent écroulement des Bourses mondiales. Et il faut aller vite », lance Jean-Yves Lefevre. serpent financierL'ADPFF entend participer à la réflexion générale sur le sujet et milite ainsi pour la création d'un marché authentifié réservé aux investisseurs dits « sérieux » afin de les tenir à l'écart des mouvements spéculatifs « qui se nourrissent des pertes réalisées par les vrais investisseurs ». Elle préconise par ailleurs la création d'un « serpent financier » qui encadrerait à la hausse comme à la baisse l'évolution des cours de Bourse des sociétés à l'intérieur de fourchettes définies. Elle souhaite aussi convaincre les pouvoirs publics de renforcer le rôle de l'AMF indispensable pour contrôler le nouveau dispositif et se prononce enfin pour la limitation des rémunérations des opérateurs intervenant sur les marchés, qu'elle juge, dans leur mode actuel, propres à favoriser les prises de risque « inconsidérées ». Antoine de Beauchaine
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