Le dollar fait à nouveau de l'ombre à l'euro, malgré la récession américaine

Jusqu'où va se nicher l'« obamania »?: elle fait tache d'huile sur le marché des changes, si l'on en croit des déclarations émanant de l'Eurogroupe vendredi. Le grand changement en cours, avec un nouveau secrétaire au Trésor en la personne de Tim Geithner, pourrait présider à « l'émergence d'une nouvelle philosophie et d'une nouvelle coordination, qui permettraient de réduire la volatilité des taux de change », désastreuse en temps de crise. V?u pieux quinze jours avant la réunion du G7 de Rome?? Il convient de rappeler que c'est sous la supervision de Geithner, alors haut fonctionnaire du Trésor de l'ère Clinton, qu'avait été opérée la dernière intervention concertée sur le marché des changes. C'était en 2000 et il s'agissait alors de soutenir l'euro tombé à un plancher historique face au dollar à 0,8230. Pour l'heure, force est de constater que c'est dans le monde émergent que se situent les désordres monétaires, Russie en tête. Après une année de frasques insensées, l'étalon monétaire mondial incontesté qu'est le dollar est rentré dans le rang.Après sa chute vertigineuse du premier semestre 2008 et sa toute aussi fulgurante reprise des mois suivants, il est stabilisé dans une fourchette, certes relativement large, allant de 1,23 à 1,44 pour 1 euro et de 87 à 94 yens, mais dont il ne menace pas de sortir depuis deux mois. L'annonce d'une contraction moins forte que prévu du PIB des États-Unis au quatrième trimestre, en baisse de 3,8 % alors que le consensus tablait sur ? 5,4 %, l'a fait remonter vers le haut de cette marge, jusqu'à 1,2785 face à la monnaie unique, tandis qu'il restait stable par rapport à celle de l'archipel, qui partage avec lui le statut de valeur refuge, en ces temps d'aversion au risque aiguë.Les pressions baissières sur l'euro pourraient s'intensifier dans les prochaines semaines, à mesure que se renforcent les anticipations de nouvelle baisse des taux de la BCE, alors que la Fed n'a plus aucune marge pour les réduire. détente en marsMême si Jean-Claude Trichet a déjà annoncé le statu quo à l'issue de la réunion l'institut d'émission de février, jeudi prochain, la perspective d'une détente en mars s'est nettement renforcée hier. L'inflation dans la zone euro a fortement ralenti en janvier, à 1,1 % en glissement annuel contre 1,6 % en décembre, selon l'estimation préliminaire d'Eurostat. Elle est maintenant largement en dessous du butoir de 2 % de la BCE et ne constitue donc plus un frein à de nouvelles ouvertures du robinet monétaire. Alors que la hausse du chômage, monté à 8 %, plaide pour un allégement des conditions de crédit. Isabelle Croizard
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