Après le succès du 29 janvier, les syndicats cherchent le bon tempo

Les uns voudraient réitérer le succès de jeudi en organisant très vite une nouvelle manifestation nationale, les autres préféreraient laisser le temps au gouvernement de leur répondre avant d'envisager d'autres actions. Lundi, les huit organisations syndicales à l'initiative de la journée de grève et de manifestation du 29 janvier se retrouveront au siège de l'Unsa pour décider de la suite à donner à leur mouvement.L'équation ne sera pas simple. Tous ont conscience qu'ils ne peuvent pas décevoir les 1 à 2,5 millions de salariés qu'ils ont drainés dans la rue. S'ils renonçaient à maintenir la pression sur le gouvernement et le patronat, ils perdraient toute crédibilité. Reste à trouver le meilleur tempo. Solidaires veut aller vite et organiser une nouvelle manifestation avant les vacances de février. Un délai qui paraît trop court aux autres organisations?: « Il faut prendre le temps de construire une nouvelle mobilisation. Il ne faut pas s'engager imprudemment et risquer de faire un mouvement inférieur à celui d'hier », souligne Jean Grosset, le secrétaire général adjoint de l'Unsa. Même prudence du côté de la CFDT?: « Il faut rester dans le prolongement d'hier, mais sans précipitation », confirme Marcel Grignard, le secrétaire national chargé de l'emploi. Pas question non plus d'attendre les mobilisations prévues en avril à l'occasion du G20 ou en mai à l'initiative de la conférence européenne des syndicats?: « On ne peut pas remettre la suite du mouvement à cette échéance », insiste Jean-Christophe Le Duigou, de la CGT, qui n'est pas hostile à une manifestation un samedi.casse-têtePour sortir de ce casse-tête, les huit organisations pourraient, lundi, fixer un délai au gouvernement pour répondre à leur plate-forme de revendications élaborée le 5 janvier. Et se revoir ensuite pour accentuer la pression. L'attitude du chef de l'État dans les prochains jours sera, en effet, déterminante. Jusque-là, Nicolas Sarkozy s'est dit « attentif » à l'inquiétude des Français, tout en souhaitant maintenir le cap des réformes. Hier, pourtant, des signaux ont été envoyés aux organisations syndicales. Raymond Soubie, le conseiller social du chef de l'État, a indiqué que la rencontre, prévue en février, avec les leaders syndicaux ne serait pas qu'une « réunion d'agenda », mais permettrait de « fixer un programme [?] de travail en commun sur des sujets, pas seulement mais en partie sociaux ». En déplacement hier en Haute-Garonne, Laurent Wauquiez a aussi annoncé la mise en place dans les deux mois d'un dispositif de formation pour les salariés au chômage partiel, une demande de la CFDT et de la CFTC. « Cela démontre qu'il y a un certain nombre de personnes qui cherchent des solutions. Et tant mieux », constate Gabrielle Simon, de la CFTC. Mais l'exécutif devra faire un geste symbolique beaucoup plus fort s'il veut rompre l'unité syndicale. Malgré les divergences sur les modalités d'action, aucun syndicat ne prendra le risque de quitter un mouvement qui bénéficie du soutien populaire. Agnès Laurent ils ne peuvent pas décevoir les 1 à 2,5 millions de salariés qu'ils ont drainés dans la rue.
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