Les États-Unis tentés par un plan de relance protectionniste

à New YorkIncitant le Congrès à adopter au plus vite un plan de relance d'environ 850 milliards de dollars, Barack Obama a qualifié hier la contraction économique des États-Unis de « désastre qui se poursuit » pour ses compatriotes. Au trimestre dernier, le produit intérieur brut de la première puissance mondiale s'est replié de 3,8 %, le plus mauvais chiffre depuis le premier trimestre de 1982, et cela en raison d'une chute de 3,5 % des dépenses de consommation.Pour lutter contre la récession, la Chambre des représentants a voté mercredi un plan aux accents protectionnistes que le Sénat envisage de durcir, inquiétant la Maison-Blanche, dont le secrétaire à la presse, Robert Gibbs, a laissé entendre que le projet de clause dit « buy America », figurant dans le plan, « sera revu ». Le texte adopté par la Chambre interdit l'achat de fer et d'acier étrangers pour les projets d'infrastructures financés par le plan de relance. Des dérogations seraient accordées s'il n'y pas suffisamment d'acier ou de fer de qualité satisfaisante disponible, ou si le recours aux seuls produits américains renchérissait le coût d'un projet de plus de 25 %.Au Sénat, où une version du plan sera débattue à partir de lundi, des élus proposent d'aller plus loin?: le démocrate Byron Dorgan espère étendre le champ d'application du « Buy American Act » adopté pendant la Grande Dépression. Il demande que les contrats attribués dans le cadre du plan soient accordés à des entreprises américaines et réalisés à l'aide de produits fabriqués aux États-Unis. Pire, d'autres propositions visent à vérifier la nationalité des employés des sociétés ? mesures de rétorsionMais les milieux d'affaires craignent des mesures de rétorsion à l'étranger. Les lobbies patronaux ont enjoint les leaders démocrates et républicains à ne pas voter des mesures susceptibles de « nuire à la capacité des entreprises et des travailleurs américains à exporter ». « Nous devons combattre le protectionnisme », a tonné Tom Donohue, le président de l'US Chamber, qui redoute une révision de traités de libre-échange déjà conclus et s'inquiète du retard pris par la ratification de certains d'entre eux.À Wall Street, les propos du nouveau secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, sur la Chine qui « manipule sa monnaie » ont été jugés irresponsables. Le ministre canadien de l'Industrie fédérale, Tony Clement, a rappelé que « les États-Unis sont tenus par des traités comme l'Alena (Accord de libre-échange nord-américain) et par les règles de l'Organisation mondiale du commerce ». Aux États-Unis, comme à l'étranger, les milieux d'affaires attendent avec impatience que le nouveau président s'exprime clairement sur ces dossiers explosifs. nInfographie91.7 mm x 67 mm
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