Région Île-de-France et gouvernement s'opposent sur les transports franciliens

Le remplacement des trains du RER A serait bien plus coûteux que prévu, selon plusieurs sources. L'appel d'offres de la Régie autonome des transports parisiens (RATP), qui porte sur la livraison de trains à deux niveaux (30 % à 40 % de capacité supplémentaire), aurait été remporté par Alstom, allié à Bombardier et seul en lice. Le consortium a en principe gagné une tranche ferme de 30 trains à deux niveaux (un train valant deux rames), assortie d'une tranche optionnelle de 35 trains, pour un total estimé à 1,3 milliard d'euros. Mais, selon nos informations, la RATP, contrainte de payer les rames « entre 30 et 50 % plus cher » que prévu, pourrait décider d'en commander moins. Et « de ne pas honorer la tranche optionnelle, ce qui ferait monter encore le prix du train à l'unit頻. Autre mauvaise nouvelle, les premiers trains ne seraient livrés que fin 2011 et non plus fin 2010. Ce qui devrait agacer le chef de l'État qui a fait de cette ligne, l'une des plus saturées d'Île-de-France, une priorité nationale.renégocier ou assumerCe dossier doit être examiné lors du prochain conseil d'administration du Syndicat des transports d'Île-de-France (Stif), appelé à financer la moitié du matériel, le 8 avril. « La RATP a deux options : renégocier avec Alstom ou? assumer la différence. Les élus n'accepteront ni de payer plus ni de renouveler qu'une partie du parc vieillissant ! », a tranché hier le président (PS) du conseil régional d'Île-de-France et président du Stif, Jean-Paul Huchon, à l'occasion du lancement de son « plan de mobilisation » pour les transports en Île-de-France. Estimé à 18 milliards d'euros, ce plan comprend notamment le renouvellement du parc du RER A. Mais au-delà, son projet phare reste la rocade ferroviaire Arc-Express (6 à 10 milliards d'euros), qui doit relier les banlieues sur 60 km. « La région et les conseils généraux iront sans l'État. Si ce dernier nous rejoint et apporte 4 milliards d'euros au projet, nous pourrons le mettre en ?uvre à l'horizon 2020 et gagner quatre ou cinq ans », a précisé Jean-Paul Huchon.Le bras de fer est engagé avec le gouvernement et son secrétaire d'État à la Région capitale, Christian Blanc, chargé du projet de Grand Paris. Ce dernier, qui prône la création d'un métro souterrain automatisé de 130 km, reliant les pôles économiques franciliens (Saclay, Orly-Rungis, Roissy-Villepinte, Défense-Nanterre-Rueil?) pour 15 et 20 milliard d'euros, a assuré que Nicolas Sarkozy « a fait sien ce projet ». Le président de la République tranchera le 29 avril alors qu'une réunion interministérielle sur le Grand Paris est prévue aujourd'hui.
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