Thierry Morin chez Valeo, Christian Streiff chez PSA Peugeot-Citroën, Rick Wagoner chez General Motors : en une semaine, trois patrons de l'automobile mondiale ont été évincés de leurs postes. Les circonstances de ces départs sont certes différentes. Le PDG de Valeo, Thierry Morin, trop intransigeant, s'était coupé peu à peu de son conseil d'administration. Chez PSA, c'est la famille Peugeot qui s'est retrouvée tiraillée, certains de ses membres contestant le choix d'un patron trop atypique dont la mission était pourtant de « secouer » la maison. Quant à Rick Wagoner, qui avait mystérieusement survécu à la lente descente aux enfers du constructeur américain, c'est le président Obama lui-même qui a demandé sa tête, le jugeant incapable de mener à bien la révolution nécessaire à la survie de GM.place à la diplomatieDans ces trois cas toutefois, la crise brutale que subit l'industrie automobile a joué un rôle d'accélérateur. D'abord, elle met les nerfs des actionnaires à rude épreuve. Qu'il s'agisse de fonds d'investissement dans le cas de Valeo, de la famille Peugeot pour PSA, ou des contribuables appelés à venir à la rescousse de GM, chacun veut que des comptes lui soient rendus. Pas question, de garder des patrons francs-tireurs. De plus, ces groupes ont besoin de managers rompus aux négociations délicates car ils ne pourront faire l'économie d'alliances avec des concurrents. Thierry Morin a refusé de reprendre une partie de l'américain Visteon et il a eu raison, mais Valeo ne pourra sans doute rester longtemps seul. PSA a su multiplier les coopérations très ponctuelles, mais il gagnerait à nouer un partenariat ambitieux. GM, devra s'appuyer sur des sociétés plus agiles pour l'aider à développer la voiture du futur. Place, aux patrons diplomates, susceptibles de surcroît de rassurer des salariés déboussolés et inquiets. O. E.

latribune.fr

11 Avr 2009, 1:30

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