PSA espère renouer avec la rigueur

Le retour à la rigueur. L'annonce du remplacement de Christian Streiff par Philippe Varin à la tête de PSA semble, a priori, rassurer les équipes d'un constructeur fortement traumatisé. « Après une longue période d'errements, les cadres espèrent retrouver la cohérence et la rationalité qui avaient naguère caractérisé la présidence de Jean-Martin Folz (le prédécesseur de Christian Streiff) », explique une source en interne. Ouvertement contesté, Christian Streiff était sur la sellette depuis quelques mois (« La Tribune » du 5 février 2009).« La décision a été prise, il y a quatre semaines, entre les deux branches de la famille menées par Thierry et Robert Peugeot. Mais le secret a été rigoureusement gardé, y compris auprès de Christian Streiff qui n'a appris son remplacement que le week-end dernier », nous affirmait hier une source proche de la famille. Christian Streiff a cru jusqu'au bout au soutien du conseil de surveillance.« Il avait perdu ces derniers mois en crédibilité interne. C'est ce qui a entraîné la perte de confiance de la famille », explique-t-on officieusement. « En deux ans, il n'avait toujours pas appris à connaître l'entreprise », souligne un cadre. « Les gens n'avaient plus confiance en lui. Dans les amphicadres, on ne l'écoutait pas, on avait l'impression de ne rien apprendre, surtout quand il parlait de commerce, de produits. L'entreprise n'était plus dirigée », assure un autre.Le récent départ de plusieurs dirigeants du groupe comme Gilles Michel, patron de la marque Citroën, Jean-Luc Vergne, le directeur des ressources humaines, ou Jean-Luc Guyot, qui dirigeait PSA Finance, a inquiété la famille actionnaire. Le manque de décisions concrètes ces derniers mois, l'absence de dynamisme de la marque Peugeot, l'ont aussi alarmée.Choqué par la façon dont il a été débarqué après deux ans de mandat, Christan Streiff a en tout cas jugé hier la décision des actionnaires « incompréhensible ». Il a défendu son bilan, assurant avoir permis à PSA d'économiser 2,4 milliards d'euros avec son plan Cap 2010. Il a aussi affirmé que la mise sous tension du groupe, qui lui est si vivement reprochée, était une demande expresse de la famille et qu'il tombe victime, notamment, des relations conflictuelles au sein du conseil de surveillance.Philippe Varin n'est pas, en tout cas, un inconnu pour la famille Peugeot. Selon certaines sources, il avait déjà été le premier choix du conseil de surveillance pour remplacer? Jean-Martin Folz. Mais il n'était pas libre à cette époque. Outre sa rigueur et sa capacité de travail unanimement reconnues, Philippe Varin a « un profil de manager international qui a réussi la fusion de Corus et Tata Steel », souligne-t-on. Un profil idéal pour conclure une alliance stratégique avec un concurrent ? Alain-Gabriel Verdevoye
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