L'économie russe va se contracter de 4,7 % en 2009

Emmanuel Grynszpan, à MoscouC'est une véritable douche froide qu'a administrée hier la Banque mondiale aux espoirs russes d'une sortie rapide de la crise. « Avec des perspectives financières mondiales très aggravées et des cours du pétrole autour de 45 dollars le baril, l'économie de la Russie va probablement se contracter de 4,5 % en 2009, voire plus », souligne la Banque mondiale. Jusqu'à ce rapport, la Banque tablait sur une croissance de 3 %, dans une étude qui datait, il est vrai, de novembre dernier. Toutes les sources de croissance de l'économie russe, soit la consommation, les investissements et les exportations, s'effondrentLe bond du chômageLe directeur de l'antenne russe de la Banque mondiale, Jelko Bogetitch, observe que la consommation souffre de la chute des salaires et du bond effectué par le chômage (9 % actuellement contre 5,4 % en mai 2008), tandis que la crise des liquidités asphyxie la manne des investissements. Enfin, la baisse de la demande pour les matières premières réduit considérablement les revenus que la Russie tire des exportations. « L'ampleur de la révision reflète la profondeur accrue de la crise dans l'économie mondiale », explique Jelko Bogetitch. La Banque mondiale estime que l'économie mondiale va reculer de 1,1 % tandis que les échanges diminueront de 6,1 %. En 2010, la récession pourrait s'achever en cas de redressement de l'économie américaine. Mais l'organisation internationale n'écarte pas le risque d'une aggravation de la situation en 2010. À la différence de la crise traversée par la Russie en 1998 : à l'époque, l'effondrement brutal dû à la faillite de l'État sur ses dettes avait été suivi d'un redémarrage très rapide de la croissance économique dès l'année suivante. Mais dans le cas présent, la Banque mondiale ne s'attend pas à un redressement rapide du prix du baril de pétrole, susceptible de tirer l'économie russe du marasme. Le Kremlin va donc être confronté à un « double défi », soit la gestion des problèmes sociaux dans un contexte de brutal déficit budgétaire, tandis que le secteur bancaire va connaître une deuxième vague de troubles. Selon la Banque mondiale, la crise risque de plonger dans la pauvreté 2,75 millions de Russes supplémentaires en 2009. Ce qui reviendrait à annuler les progrès sociaux réalisés au cours de ces dernières années. L'institution de Washington vient en fait de publier le pronostic le plus pessimiste à ce jour. Le ministère de l'Économie russe table sur une contraction de 2,2 % même si le vice-ministre Andreï Klepatch n'exclut d'ores et déjà plus une contraction plus aiguë.
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