L'insolente santé du secteur bancaire espagnol menacée

Les résultats trimestriels de Banco Santander et BBVA ont confirmé la bonne tenue du système bancaire espagnol face à la crise financière internationale. Résultats exceptionnels inclus, le bénéfice sur neuf mois de Santander, de près de 7 milliards d'euros, augmente de 5,5 %, tandis que celui de BBVA, de 4,5 milliards d'euros, chute de 5,4 %. Mais le bénéfice récurrent de cette dernière augmente de 9,1 %. Les deux premières banques espagnoles attribuent ces performances à une nette amélioration de leurs marges d'intermédiation et d'exploitation. faire face aux créancesAussi affichent-elles leur superbe dans la crise. Surtout, elles comptent sur leur haut niveau de solvabilité et sur des fonds de garantie bien provisionnés pour faire face aux créances douteuses, dont la tendance est à l'augmentation en Espagne.Car, si la crise financière internationale a frappé moins lourdement le système bancaire espagnol, ce dernier fait face à des problèmes d'ordre interne qui pourraient aussi apporter leur lot d'avaries.Un récent rapport de la Fondation espagnole des Caisses d'Épargne (Funcas) souligne que le risque bancaire lié au secteur immobilier en Espagne est de l'ordre de 65 %. Alors que la bulle immobilière se dégonfle à grande vitesse, des questions se posent donc sur la capacité des banques à assumer cette exposition. Un cadre dirigeant d'une entité bancaire opérant en Espagne rappelle que, bien que les banques soient bien provisionnées, l'éclatement de la bulle immobilière et le surendettement des familles ne sont pas de bon augure pour l'année à venir. Sans compter le chômage, dont le taux se situe aujourd'hui à 11,3 %. De fait, sur les neuf premiers mois de l'année, le taux de créances douteuses des cinq plus grandes entités du pays est passé de 0,73 % à 2,12 %. Les banques comptent sur leurs provisions pour se préserver de pertes significatives, mais ce matelas n'est cependant pas inépuisable, surtout dans la perspective d'une crise économique durable. Ainsi, le taux de couverture de BBVA est passé, en un an, de 234 % à 127 %.Exposition en Amérique latine au-delà des frontières espagnoles, les banques n'échappent pas à la crise internationale. Leur exposition en Amérique latine est parfois considérée comme un facteur de risque pour leur stabilité, notamment celle de BBVA, dont plus de 40 % du bénéfice provient de la région. La décision du gouvernement argentin, le 21 octobre, de nationaliser les fonds de pension privés ainsi que les perspectives économiques incertaines de la région ont précipité le cours des actions de Santander et BBVA la semaine dernière. G. Lucas
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