Les fonds « verts » résistent à la crise

En dépit de la dérégulation du climat sur la planète finance depuis maintenant plus d'un an, l'engouement des investisseurs pour les thématiques de l'environnement et de développement durable ne se dément pas. Le phénomène se traduit, dans les faits, par la multiplication en Europe de fonds dédiés aux investissements dans ces domaines d'activité. En 2007, pas moins de 79 fonds ont été créés sur le Vieux Continent, selon une étude du bureau d'études Novethic parue la semaine dernière sur le sujet. « Les fonds environnementaux se sont multipliés en 2007 et leurs encours cumulés dépassaient les 25 milliards d'euros à la fin de l'année », précise le document. Et si la crise des marchés d'actions a pu démentir cette mode « écolo-responsable » chez les financiers, il n'en est rien. « Malgré le contexte qui prévaut depuis le début de l'année, ces fonds montrent une certaine résistance. De janvier à fin septembre, leurs actifs ne se sont dépréciés que de 20 % à 25 %. Une performance en ligne avec la plupart des grands indices », relève Dominique Blanc, l'auteur de l'étude, qui confesse cependant que le séisme boursier du mois d'octobre a certainement dû faire souffrir tous les fonds.long termeEn clair, même en pleine tempête des marchés, les investisseurs souvent incités dans ce contexte à mettre leur argent à l'abri et acculés comme ces derniers temps à vendre leurs actions, montrent une certaine détermination à rester sur ce genre de thématiques. Et pour cause. « Ce type d'investissement est un pari sur le long terme », résume le directeur général de Pictet & Cie France Hervé Thiard, qui a créé son premier fonds dédié au développement durable en 2000 avec Pictet Water et vient de lancer début septembre Pictet Timber, dédié au secteur du bois. Autrement dit, pour investir dans ces domaines, il faut être sensibilisé aux enjeux environnementaux et ne pas être pressé en matière de retour sur investissement. Une vision des choses pour le moins iconoclaste en cette période de craintes à tout-va.De fait, la relative résistance de ce genre de fonds à la double crise financière et boursière, témoigne tout à la fois d'une prise de conscience des investisseurs et d'une conviction : celle que les métiers liés de près ou de loin aux problématiques d'économie des ressources, du développement durable, de la gestion des déchets, des rejets de CO2, etc., sont, comme en leur temps l'Internet et les nouvelles technologies, les relais de croissance de demain. L'idée en tout cas fait son chemin. En attendant, un pari sur l'avenir reste un pari. Et la gestion du risque durant la crise boursière a fait ressurgir les vieux réflexes. « En toute logique, l'aversion au risque a touché en premier lieu les sociétés cotées aux perspectives les plus incertaines et dont les liquidités sont généralement réinvesties. Et plus spécialement, les petits acteurs », explique Hervé Thiard. Les plus grands, à l'image d'un Veolia Environnement, dont les activités sont généralement gourmandes en capitaux, n'ont pas été épargnés non plus par l'assèchement des octrois de crédit.L'investissement dans le vert reste donc parcimonieux et séduit surtout sur des concepts finalement assez basiques : « Investir dans des secteurs comme l'eau est aussi louable que rentable. Car, en définitive, on parie sur la raréfaction d'une ressource », conclut Dominique Blanc.
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