Cap Gemini : les trois partenaires consolident leur union

Cap Gemini Sogeti et les holdings Sogeti SA, et Skip, fusionnent. L'opération qui résout le problème d'actionnariat de la première société de services informatiques européenne (10,2 milliards de francs de chiffre d'affaires en 1994), fondée par Serge Kampf en 1975, a été annoncée hier. Debis, la filiale service de Daimler-Benz, qui avait pris 34 % du capital de Sogeti SA le 23 juillet 1991 pour 3,4 milliards de francs, avait une option valable jusqu'au 31 janvier 1996 pour devenir majoritaire. Le groupe allemand a choisi finalement le statu quo et prendra 24,9 % d'une nouvelle entité cotée en Bourse qui coiffera toutes les activités de la SSII et de Gemini Consulting. Ce qui correspond en fait à un montant similaire à ces 34 % dans Sogeti SA. Le tour de table de la nouvelle société sera composé de Serge Kampf et du management qui détiendront 20 % de la Compagnie Générale d'Industrie (CGIP), et de Debis, avec chacun 24,9 % ; 20 % seront entre les mains des petits actionnaires et les 10 % restants auprès des investisseurs institutionnels. Ce nouveau holding, dont le nom reste à définir, sera doté d'un directoire. Serge Kampf en assumera la présidence jusqu'au 31 décembre 1999. Elle disposera également un conseil de surveillance qui sera présidé par Klaus Mangold, le président de Debis, assisté d'Ernest-Antoine Seillière, président de la CGIP. Avant de réaliser l'opération, Sogeti SA, endettée pour 1,6 milliard de francs, sera recapitalisée à hauteur de 2,1 milliards. 300 millions seront apportés par Serge Kampf, 900 millions par la CGIP, et 900 millions par Debis, qui va en fait convertir une partie de ses obligations en capital. La mise en oeuvre de cet accord devrait être achevée à la fin du premier semestre de 1996. « Après plus de quatre ans de fiançailles, nous avons décidé de publier les bans », s'est félicité le président de Debis, en précisant que l'accord est conforme à la stratégie du groupe Daimler et aux ambitions de Debis. « Il est de l'intérêt de l'industrie européenne de ne pas se retrouver seule face à un oligopole américain. » Le montage satisfait Serge Kampf, même s'il perd le pouvoir, en lui permettant de mener à bien la stratégie industrielle qu'il s'est fixée, contrariée fortement ces dernières années par les difficultés du marché. « Nous allons avoir une société plus fortement capitalisée, adossée à des partenaires industriels puissants, réunissant l'ensemble des compé- tences nécessaires à la satisfaction des besoins exprimés par ses clients et capable de tenir son rang dans la compétition mondiale engagée avec ses concurrents américains », a-t-il indiqué. Objectif : atteindre les 4 milliards de dollars à la fin de la décennie. La CGIP, donnée souvent partante, s'est également montrée satisfaite de la nouvelle constellation qui, selon Ernest-Antoine Seillière, comporte trois avantages pour le groupe : « Rénovation de sa stratégie par la réunion des services informatiques et du conseil ; simplification des structures ; passage à une direction duale, mieux adaptée. » Les trois partenaires ont exclu formellement l'arrivée d'un nouvel actionnaire. Pas question non plus de procéder, après la création de la nouvelle société, à une augmentation de capital, même si Serge Kampf ne nie pas que le groupe pourrait procéder, dans les prochains mois, à des acquisitions. BÉNÉDICTE DE PERETTI ET GILLES MUSI
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