Diter, le haut de gamme de la menuiserie alu

Spécialisée dans la menuiserie aluminium, l'entreprise familiale n'a pas échappé à la crise. « L'année 1995 a été difficile. 1996 ne s'annonce pas meilleure. L'Etat, notre principal client (90 % des constructions), a de plus en plus tendance à faire appel à des entreprises généralistes, lesquelles nous imposent des tarifs qui ne permettent plus aucune marge », prédit Colette Diter, responsable administrative et commerciale, épouse du PDG-fondateur Francis Diter. Heureusement, l'entreprise amiénoise a connu une longue décennie de croissance et a procédé aux investissements nécessaires. Afin d'accélérer la pose de ses pièces et d'accroître la sécurité du travail, elle a acquis entre 1987 et 1990 sept nacelles auto-motrices et deux plates-formes auto-élévatrices modulaires. Un matériel qu'elle loue à Cofralev, créée pour l'occasion en juin 1990. Dernièrement, Diter a réinvesti en matériel de serrurerie, son activité originelle, qu'elle avait confiée à la sous-traitance durant les années fastes de la menuiserie. « La serrurerie représente environ 15 % de notre chiffre d'affaires. Suite aux nombreuses défaillances d'entreprises dans ce secteur, nous pensons qu'il existe à présent des opportunités à saisir. Nous envisageons de développer cette activité », estime Colette Diter. L'aventure Diter démarre en 1967, avec l'ouverture d'un atelier de serrurier-métallier. L'année suivante, Francis Diter fait le pari de la menuiserie aluminium. Jouer le sur-mesure En 1983, l'entreprise se voit confier l'habillage du tunnel de la place d'Armes, à Monaco : un chantier de 2 500 mètres carrés. La pose se fait en alucobond, système de fixation dans la roche utilisant des chevilles chimiques, encore peu développé en France. Une décision qui donnera à Diter une nouvelle dimension. La même année, l'entreprise artisanale se transforme en SA (capital de 250 000 francs, détenu à 95 % par Francis Diter). En dix ans, elle multiplie par dix son chiffre d'affaires et acquiert un savoir-faire reconnu au-delà de la Picardie. La PMI a travaillé, notamment, pour Aéroports de Paris (30 millions de francs de travaux entre 1989 et 1993, sur les sites d'Orly et de Roissy), pour Yoplait (bureaux de Compiègne), et actuellement pour le centre hospitalier de la Pitié-Salpêtrière à Paris et le palais de justice d'Evreux. Une ouverture sur l'extérieur précieuse en ces temps de crise, et que le président entend intensifier. Positionnée moyen et haut de gamme, l'entreprise ne réalise aucun produit standard et ne produit que sur commande. « Nous voulons rester des artisans et reproduire exactement les projets de l'architecte. Nous sommes un peu le mouton à cinq pattes de la menuiserie aluminium », affirme Colette Diter. Pour améliorer encore ses performances en matière de dessin et dès que ses résultats le lui permettront, la société devrait renouveler son équipement informatique (trois postes montés en réseau utilisant le logiciel Autocad). Diter a enregistré des pertes pour la première année, en 1994, en raison d'un problème de calendrier. Mais elle devrait renouer avec les bénéfices cette année. La PMI picarde emploie à ce jour 51 personnes, dont 8 dans son bureau d'études, et tout récemment le fils du PDG-fondateur. Valérie Marcellin
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