AÉRONAUTIQUE + Snecma va absorber sa filiale spatiale SEP

Nouvelle étape pour la réorganisation du groupe public aéronautique Snecma. La société mère va opérer une fusion-absorption avec sa filiale à 100 %, la Société Européenne de Propulsion (SEP). Le spécialiste français des moteurs d'avions absorbe donc celui des moteurs de fusées, Ariane en tête. Cette opération intervient alors que Snecma a finalisé une offre publique de retrait (OPR) sur la SEP, cotée au second marché. Avec cette fusion, Snecma absorbe la belle trésorerie (2,2 milliards de francs) de sa filiale. La disparition de la SEP ne sera pas « brutale », assure-t-on chez Snecma. L'entité visuelle et l'organisation industrielle devraient demeurer. Mais quid de son patron, Roger Vignelles, âgé de 61 ans ? Depuis son arrivée, en 1996, à la tête de la Snecma, Jean-Paul Béchat, aura donc réorganisé le groupe en trois pôles : la propulsion, où la société réalise des moteurs d'avions depuis 50 ans, et même depuis bien plus longtemps encore lorsqu'elle se dénommait Gnome et Rhône ; les équipements, avec ses filiales Hispano-Suiza (inverseurs de poussée et nacelles de réacteurs), Messier-Bugatti et Messier-Dowty (freins, trains d'atterrissages) et la belge Techspace Aero ; et le pôle services qui regroupe l'activité après-vente civile pour les moteurs d'avions, qui équipent tant Airbus que Boeing, et la Sochata, expert en maintenance de réacteurs (qui pourrait elle aussi disparaître en tant que société). Face aux équipements dont le chiffre d'affaires approche les quatre milliards de francs et aux services (plus de deux milliards), le pôle propulsion représente 17 des 23 milliards de francs de chiffre d'affaires espérés pour le groupe Snecma en 1997. Seul français de la propulsion à échapper à cet ensemble : Turboméca dans les moteurs d'hélicoptères et de petits avions, que sa maison mère Labinal ne veut pas vendre, et dans les missiles, les tandems Celerg (Aerospatiale-SNPE) et Protac Bayernchemie (Thomson-CSF avec l'allemand Dasa, Daimler-Benz Aerospace). Snecma se réorganise sur le modèle de l'Américain Pratt & Whitney (groupe United Technologies), seul autre motoriste aéronautique mondial dont l'activité va des moteurs d'avions à ceux des fusées. Snecma est certes marié avec l'autre groupe américain, General Electric, pour les moyens et gros moteurs d'avions (CFM 56, CF6, GE 90...), mais s'est allié pour les petits moteurs à Pratt, qui détient une participation dans Techspace Aero et même quelques pour-cent historiques de Snecma. Quant à la société issue de la fusion Messier-Bugatti - Carbone Industrie, elle va redevenir filiale directe de Snecma dans les équipements. Si son entité trains d'atterrissage est marié à 50-50 avec le britannique Dowty (TI Group), la partie Messier-Bugatti, spécialiste des freins d'avions, de la maintenance et de l'hydraulique, venait de passer sous la coupe de la SEP pour fusionner avec la filiale de cette dernière et fournisseur de Messier, Carbone Industrie. O. P.
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