Amstrad : Alan Sugar joue sur tous les tableaux

Amstrad, le groupe britannique d'informatique et d'électronique dirigé par Alan Sugar, a révélé hier la dernière phase de son programme de restructuration. Le très médiatique PDG, qui ces derniers temps a semblé se concentrer avant tout sur le club de football qu'il préside, Tottenham Hotspur, a décidé d'« injecter » l'électronique grand public regroupée dans Amstrad Computers Electronics (ACE) au sein de deux autres entités. La première est Betacom, le distributeur de matériel téléphonique coté en Bourse qu'il contrôle à 66 %, et la seconde est Digicom Technology, une nouvelle structure qui sera créée à cette occasion. Selon les dispositions annoncées, Betacom distribuera sous licence et pendant au moins trois ans tous les produits de marque Amstrad, Sinclair et Fidelity dans les domaines de l'audio, de la vidéo, des télécommunications et de l'informatique pour les particuliers, Digicom Technology héritant pour sa part des équipements pour la réception d'images par câble et par satellite. Cette opération, qui devrait entraîner la suppression d'au moins 70 emplois au sein de l'ex-ACE, ressemble à première vue à une simple opération de redistribution d'actifs interne au groupe. En réalité la City y voit le dernier élément d'un dispositif qui devrait permettre à Alan Sugar de rester présent dans l'industrie électronique après le rachat, annoncé et attendu, d'Amstrad par la société Psion, le spécialiste britannique des agendas électroniques à haute performance, promus « ordinateurs de poche ». La semaine dernière, mardi 25 juin, le président de Psion, David Potter, confirmait en effet la signature d'un protocole d'accord entre les deux sociétés, devant conduire après l'achèvement des audits de rigueur au lancement par Psion d'une offre sur le capital du groupe fondé par le trublion de la micro-informatique britannique, offre qui valoriserait Amstrad à 234 millions de livres (près de 1,9 milliard de francs). Les dirigeants de Psion n'ont pas caché qu'à leurs yeux le principal attrait d'Amstrad résidait dans sa filiale spécialisée sur les téléphones mobiles, Dancall, et il ne faisait guère de doute que les activités d'ACE, déficitaires depuis trois ans, auraient été rapidement revendues. Betacom, qui a gagné 430.000 livres l'année dernière, pourrait par contre bénéficier très vite du chiffre d'affaires additionnel apporté par ACE sans coûts d'exploitation supplémentaires, voire avec des coûts moindres si les suppressions de postes se poursuivent. Et Alan Sugar pourrait encaisser les quelque 80 millions de livres que représente sa part au capital d'Amstrad, tout en continuant à contrôler Betacom. Reste à savoir ce que Sugar fera de ces capitaux. Il aura la possibilité de continuer à investir dans l'électronique grand public en rachetant la totalité du capital de Betacom ou bien de courir après son rêve sportif qui consisterait à faire de Tottenham Hotspur l'égal du plus célèbre club britannique, Manchester United. En rachetant Eric Cantona ? Michel Roland, à Londres
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