VPC : la baisse des ventes n'entame pas la santé financière

Le dynamisme de la vente par correspondance (VPC) s'est amoindri, mais le recul de son chiffre d'affaires, et même de ses résultats, n'a pas entamé sa solidité financière. C'est la conclusion d'une étude de la succursale de Roubaix de la Banque de France. La cassure dans l'expansion de la VPC remonte à octobre 1993. Depuis, la baisse de chiffre d'affaires - près de 3% - observée sur un an montre que son activité a plus souffert que les ventes en magasins, dans les hypermarchés et, plus surprenant, dans les grands magasins. Tout en portant principalement sur la période juillet 1994-juin 1995, l'étude confirme qu'aucun redressement ne s'est produit au troisième trimestre. Les grèves de fin d'année n'ont évidemment pas amélioré la situation, même si la prise de commandes se fait pour plus d'un tiers par téléphone et Minitel. Cette année de recul ne permettra pas à la VPC d'augmenter sa part dans le commerce de détail qui se situe un peu en deçà de 3 % (5,7 % du commerce de détail non alimentaire). Pourtant, ce niveau d'activité médiocre, dû en bonne partie au fléchissement des ventes d'habillement, ne remet pas en cause dans l'analyse de la Banque de France la capacité d'adaptation et d'innovation des entreprises. Ainsi, les ventes à crédit se développent, avec « une progression des encours voisine ou supérieure à deux chiffres, assortie d'une rentabilité de très haut niveau. Le résultat net rapporté aux fonds propres atteint 30, sans commune mesure avec la moyenne des établissements à réseaux ou celle des institutions mutualistes »... grâce à des taux nominaux très élevés, relèvent les auteurs de l'étude. Les clients détenteurs de la carte diffusée par l'entreprise assurent maintenant 40 % des ventes des catalogues. Si les produits d'épargne proposés par les vépécistes ne rencontrent pas un grand succès, les petites sociétés d'assurances du secteur « sont autant de sources abondantes et discrètes de profits », indique la Banque de France. Le taux de marge commerciale (43,6 %) demeure très supérieur à celui des hypermarchés (16,8 %) et des grands magasins (35,8 %). Néanmoins, cette année plus difficile se traduit par un net repli de l'excédent brut d'exploitation. A 4,6% du chiffre d'affaires, celui-ci reste supérieur à celui des autres circuits de distribution - grâce, il est vrai, à des revenus de placement de trésorerie ou autres produits purement financiers. Globalement, les entreprises bénéficient en effet d'une trésorerie positive. Le poids des frais financiers est modeste : 0,3 % du chiffre d'affaires en 1994-1995. Au contraire des hypermarchés, leur crédit fournisseur s'allonge, passant de quarante à quarante-deux jours en moyenne. Avec un ratio de fonds propres sur le total du bilan jugé satisfaisant, un endettement qui s'allège, la Banque de France n'hésite pas à reconnaître la grande solidité financière des firmes du secteur. Quant à l'activité, elle n'exclut pas que l'amélioration constatée en octobre puisse être l'amorce d'une reprise, en dépit des perturbations de fin d'année. M. C.-C.
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